Présidentielle 2020 en Côte d’Ivoire : liste des candidats retenus par la Conseil Constitutionnel

Le conseil constitutionnel ivoirien a dévoilé ce lundi, la liste définitive des candidatures retenues pour la présidentielle du 31 octobre 2020.

Sur la quarantaine de personnalités qui ont postulé pour participer à la présidentielle en Côte d’Ivoire, seules quatre ont été retenues par le conseil constitutionnel. Les candidatures de Gbagbo et Soro ont été déclarées irrecevables alors que celle d’Alassane Ouattara à un troisième mandat a été validée.

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Ainsi, après le tamis effectué, les membres du conseil ont jugé recevables les candidatures de : Alassane Dramane Ouattara, l’ancien président Henri Konan Bédié, de Pascal Affi Nguessan, ancien Premier ministre sous la présidence de Laurent Gbagbo et du député Kouadio Konan Bertin, dissident du parti de M. Bédié.

Les Candidats officiels

– Alassane Ouattara. 

Elu en 2010, puis réélu en 2015, le président Alassane Ouattara, 78 ans, avait promis de passer la main. Mais il se représente pour un troisième mandat après la mort brusque de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. 

Comme la précédente, la Constitution adopté en 2016 limite à deux les mandats présidentiels. Mais, le Conseil constitutionnel estime que ce changement de Constitution a remis le compteur des mandats à zéro, même si ses adversaires jugeaient anticonstitutionnelle cette troisième candidature.

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L’annonce de sa candidature a été suivie de violences qui ont fait une quinzaine de morts en aout. 

M. Ouattara fera campagne sur son bilan à la tête du pays qu’il a remis sur les rails économiques et fait retrouver son statut de locomotive régionale politique.

Les opposants critiqueront une corruption toujours présente et une croissance qui ne bénéficie pas aux classes les plus défavorisées. 

– Henri Konan Bédié

L’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié (1993-1999), 86 ans, se présente pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principale formation d’opposition) après avoir quitté la coalition de Ouattara en 2018

Auteur de « l’Ivoirité », un concept nationaliste autour de l’identité, M. Bédié avait succédé à Félix Houphouët-Boigny à la mort de celui-ci en 1993 puis était élu en 1995. Il a été chassé du pouvoir par un putsch il y a 20 ans. 

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Arrivé troisième de la présidentielle de 2010 derrière Laurent Gbagbo et Ouattara, il a soutenu Ouattara pendant la crise post-électorale puis pendant ses 6 premières années au pouvoir.   

Le « Sphinx » veut sa revanche sur le putsch et sur Ouattara. Ses adversaires souligneront son âge avancé, lui répond que « c’est un atout » et qu’il est entouré de jeunes. 

– Pascal Affi N’Guessan, 

Agé de 67 ans, l’ancien Premier ministre de l’ex-président Laurent Gbagbo était arrivé deuxième, avec 9,29% des voix, de la présidentielle 2015. Il est candidat de la faction du Front populaire ivoirien (FPI, fondé par Laurent Gbagbo) qu’il dirige, mais celle-ci est opposée à celle des fidèles de Gbagbo, les « Gor » (Gbagbo ou rien).   

-Kouadio Konan Bertin

Réputé pour sa gouaille, « KKB », 51 ans, est en rupture avec le PDCI qui a refusé sa candidature. Indépendant comme en 2015, cet ancien député avait alors terminé 3e avec 3,88% des voix. Il tentera de rallier derrière lui les déçus du PDCI ainsi que les voix de ceux qui ne se reconnaissent pas dans les trois grand leaders (Ouattara, Gbagbo ou Bédié). 

Les Recalés

-Laurent Gbagbo

Ancien président de 2000 à 2010, Laurent Gbagbo, 75 ans, ne s’est jamais exprimé publiquement sur une candidature mais ses proches avaient déposé son dossier à la CEI. 

Acquitté en première instance par la Cour pénale internationale, vit à Bruxelles dans l’attente d’un éventuel appel. Il a indiqué sa volonté de rentrer en Côte d’Ivoire en demandant un passeport. 

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Il a été condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison dans l’affaire dite du « braquage de la BCEAO (Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest) pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Le gouvernement avait forcé la Bceao qui voulait bloquer l’argent de l’Etat ivoirien pendant al crise, à ouvrir ses coffres 

Cette condamnation a conduit la CEI à le radier des listes électorales et la Cour constitutionnelle à invalider sa candidature.

Muet jusqu’ici, tentera-t-il de peser sur le scrutin avec des mots d’ordre, c’est la grande question.

– Guillaume Soro 

l’ex-chef rebelle Guillaume Soro, 47 ans, s’est déclaré candidat en octobre 2019, mais vit en exil en France. Sa condamnation par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics a conduit le Conseil constitutionnel à invalider sa candidature. 

Longtemps allié du président Alassane Ouattara, qu’il a aidé militairement à accéder au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-11, il était devenu Premier ministre, puis président de l’Assemblée nationale, avant de rompre avec le chef de l’Etat début 2019. Malgré une arrestation probable à l’arrivée, ses partisans espèrent un retour de leur leader qui pourrait perturber le processus électoral. 

– Abdallah Albert Mabri Toikeusse et Marcel Amon Tanoh 

Les deux anciens ministres de Ouattara n’ont pas réussi à réunir suffisamment de parrainages. Ils avaient tous deux claqué la porte de la coalition présidentielle quand le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly (décédé en juillet) avait été désigné candidat.

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