Côte d’Ivoire: après son élection, Ouattara va sceller le sort de Gbagbo et Bédié en modifiant la constitution

Le président ivoirien Alassane Ouattara a indiqué qu’il ne reporterait pas l’élection présidentielle. Il a également souligné la nécessité de remodifier la constitution du pays afin d’y inclure la limite d’âge.

Dans un entretien accordé à RFI, Alassane Ouattara a abordé plusieurs sujets liés à la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire et également à une éventuelle modification de la constitution. Alors que l’opposition appelle le peuple à la désobéissance civile pour protester contre sa candidature à un troisième mandat, Ouattara ne compte pas reculer d’un pouce et maintient la tenue de la présidentielle au 31 octobre prochain. « Ce serait un parjure, car la Constitution fixe l’élection au dernier samedi d’octobre. Elle aura donc lieu à cette date », a-t-il déclaré.

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Pour le président candidat à sa propre succession pour la deuxième fois, il s’agit d’un « sacrifice » qu’il fait pour son pays en se représentant. Une façon peut-être pour lui, de dire qu’en l’état actuel des choses, il n’y a que lui que le « peuple » réclame pour apporter un meilleur avenir à la Côte d’Ivoire. Même si cela reste à prouver dans les urnes, Ouattara est confiant d’être le prochain président du pays et donc, il fait déjà des projections pour l’avenir.  

Nouvelle modification de la Constitution

Interrogé sur un possible retour aux affaires en 2025, Alassane Ouattara a indiqué que ce serait « difficile, même impossible que je sois candidat en 2025, j’espère que la Constitution va nous régler ce problème ». Il va sans dire que le président compte encore une fois, faire relire et modifier la constitution de la Côte d’Ivoire et à y insérer la limite d’âge à 70 ou 75 ans. Une modification qui, si elle est apportée, va sceller définitivement les sorts de Gbagbo, Bédié et lui-même après trois mandats et 15 ans quand-même au pouvoir.

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La question est donc de savoir si Ouattara n’avait pas tout prévu. On pourrait le croire, car, s’il voulait vraiment partir après ses deux mandats, il était facile pour lui de le faire. Lors de la modification de la constitution en début de son deuxième mandat, Ouattara aurait très bien pu insérer la limite d’âge et donc lui-même ne serait pas candidat actuellement ayant déjà 78 ans. La Côte d’Ivoire ne serait surement pas en train de vivre ces moments de vives tensions liées à l’élection présidentielle et cela aurait certainement sauvé la vie de ces ivoiriens qui sont morts pendant les manifestations contre le troisième mandat.

Il y a un soupçon de deux poids deux mesures dans l’attitude de Ouattara qui indique se sacrifier en briguant un troisième mandat alors que dans ses propos, on a comme l’impression que ce n’est que pour des calculs politiques personnels. Dans tous les cas, si un bilan doit être fait, on ne peut pas donner un satisfecit à Ouattara pour ses dix années passées à la tête du pays.

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