Dette envers les travailleurs béninois: Komi Koutché revient à la charge

Suite aux chiffres qu’il a sortis, hier dimanche 18 octobre 2020, l’ancien ministre des Finances, Komi Koutché, a fait quelques clarifications à un internaute identifié comme Joseph Bidossessi. Ce dernier trouve erronés les chiffres de Komi Koutché, sur la dette des travailleurs, évoquée par le président de la république, Patrice Talon.

Komi Koutché a démontré sur la base d’un bulletin statistique de la dette, publié par la Caisse Autonome d’Amortissement au 30 juin 2020, que la dette privée, ainsi que figurant dans ledit bulletin, est constituée de 76,92% d’emprunt obligataire, de 7,14% de bons de trésor, et de 15,93% de financement bancaire (voir graphique 1 à la page 17 dudit bulletin). C’est pourquoi il dénonce une pure invention de chiffres par le Chef de l’Etat et son gouvernement qui ont annoncé avoir payé environ 87 milliards de francs d’arriérés aux fonctionnaires de l’Etat et aux retraités.

« Pour un ministre des finances, sa démonstration est déjà erronée. Il cherche dans les catégories des dettes (obligations, bons du trésor, dettes bancaires), la dette des travailleurs qui doit être catégorisée dans les charges salariales de l’Etat. Alors que les dépenses salariales, tout comme les autres dépenses de fonctionnement et d’investissement sont les emplois qui sont faits des ressources mobilisées par l’Etat, que cela soit fiscales, non fiscales, d’exportation, d’emprunts. Ce que beaucoup ne savent pas, les princes des comptes de l’Etat ne sont pas si éloignés des comptes des entreprises »

Joseph Bidossessi

La leçon de fiscalité de Komi Koutché…

« J’ai lu une réaction sur les clarifications que j’ai tenu à apporter hier sur le débat relatif aux arriérés », a évoqué Komi Koutché, ce lundi sur sa page Facebook. Il répond ainsi à une réaction d’un certain Joseph Bidossessi largement relayé en boucle sur les médias sociaux.

https://www.facebook.com/566842133381138/photos/a.604988259566525/3558314957567159/

« En substance, ce dernier dit que je fais la confusion entre les charges salariales et les dettes d’emprunt pour conclure que mon analyse est erronée », a-t-il rappelé, avant de répondre: « En réponse, je voudrais rassurer ceux qui se sentent confus par sa réaction que mon analyse ne souffre d’aucune erreur. Je voudrais juste dire à l’intéressé que mon analyse s’est basée sur la dette intérieure qui, par définition, est l’ensemble des engagements de l’Etat en monnaie locale ».

Telle une leçon en fiscalité, il lui explique que la dette inclut, non seulement, les engagements d’emprunts et autres formes de levée de ressources en monnaie locale, mais aussi, tout autre engagement (charges salariales, fournisseurs et prestataires non payés etc.) en monnaie locale datant d’au moins trois mois.

Pour Komi Koutché, il se fait que les arriérés, dont a parlé le Chef de l’Etat, le président Patrice Talon, ne figurent pas dans les chiffres ayant servi à la détermination du taux d’endettement au tableau 1 de la page 16 du bulletin statistique de la dette au 30 juin 2020, et représentés par le graphique 1 de la page 17 du même document.

Komi Koutché disponible pour un débat contradictoire…

« Jusque-là, nous sommes dans l’utilisation des chiffres des documents produits par le gouvernement lui-même et n’avons rien ajouté. Or le taux d’endettement s’entend comme le ratio de la somme des dettes (en devise et en monnaie locale) de l’Etat (toutes natures confondues) par rapport au produit intérieur brut (PIB) »

Komi Koutché

Passé cette étape de clarification, plutôt que de tergiverser sur cette polémique, Komi Kutché préfère passer aux préoccupations majeures du peuple béninois, que sont la restauration de l’Etat de droit, le recouvrement de nos libertés et de nos dignités d’homme et de femmes, et surtout, la liberté et le droit de choisir librement ses dirigeants. « Je reste disponible pour un débat. Mais pas par personne interposée ou par prête-nom. », a-t-il conclu.

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