La réélection d’Alpha Condé plonge la Guinée dans le sang

Depuis l’annonce des résultats provisoires par la CENI donnant le président sortant, Alpha Condé, vainqueur de la présidentielle dès le premier tour, les violences électorales se sont amplifiées dans le pays, faisant de nombreuses morts.

A 82 ans, Alpha Condé a obtenu, selon les résultats de la CENI, la majorité absolue (59,49% des voix) au scrutin du 18 octobre devant son principal rival, Cellou Dalein Diallo, 68 ans, qui a obtenu 33,5% des suffrages. Autoproclamé président au lendemain de la présidentielle, Cellou Dalein Diallo ne reconnait pas les résultats publiés par la CENI le samedi 24 octobre 2020 et dénonce un « hold-up » électoral avec de fraudes massives.

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« Nous allons protester contre ce hold-up électoral par la rue”, a-t-il déclaré, promettant qu’il va saisir la cour constitutionnelle avec des preuves. Dans le pays, les affrontements violents se font enregistrer depuis la proclamation des résultats par la CENI. Le gouvernement a réquisitionné l’armée pour le maintien de l’ordre. Des berrets rouges viennent ainsi en appui aux policiers pour contenir les manifestations.

Tirs à balles réelles

Nonobstant la réquisition de l’armée, de violentes altercations entre manifestants et forces de l’ordre s’intensifient. Un peu moins d’une dizaine de personnes a été tuée et plusieurs blessés ont été enregistrés dans les violences du samedi à lundi. Selon Amnesty Internationale, des forces de défense et de sécurité ont « tiré à balles réelles sur la foule », des habitants et des biens ont été détruites et les communications internet et téléphoniques ont été coupées ou perturbées les 23 et 24 octobre 2020.

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« La ville de Labé est devenue un véritable champs de tirs ce matin. Les militaires tirent partout et les citoyens sont calfeutrés et empêchés d’aller à la mosquée », indique un internaute guinéen.

Elu en 2010 et réélu en 2015, Alpha Condé a fait adopter en mars 2020, une modification de la constitution fortement contestée, pour se porter candidat à une troisième fois. Les mouvements de contestation contre cette reforme avait entra)iné la mort d’une cinquantaine de personnes entre septembre 2019 et juillet 2020.

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