Mali – Libération des 4 otages: le Vatican aurait versé 10 millions d’euros aux djihadistes

Jeudi 8 octobre, Sophie Pétronin, Soumaïla Cissé, Nicola Chiacchio et le prête catholique Pier Luigi Maccalli, tous détenus par les djihadistes au Mali, ont été libérés. Selon un journaliste spécialiste du Sahel, le Vatican aurait payé une rançon de 10 millions d’euros aux djihadistes.

Jeudi 8 octobre, le gouvernement malien a annoncé la libération de quatre otages détenus par les djihadistes au Mali. Il s’agit de la Française Sophie Pétronin, de l’opposant malien Soumaïla Cissé et deux Italiens : Nicola Chiacchio et le père Pier Luigi Maccalli. Si cette libération est un succès majeur pour les nouvelles autorités du Mali en quête de légitimité, on s’interroge encore sur les conditions dans lesquelles elle a été obtenue.

Environ 200 djihadistes libérés comme monnaie d’échange ?

« On sait que la libération de Soumaïla Cissé a été décidée dès le mois d’avril. La présidence malienne a d’abord désigné un intermédiaire pour établir un contact avec les ravisseurs, afin de trouver une solution à la libération de l’opposant malien. L’accord a été dès le mois d’août mais des détails restaient à régler. » a déclaré à France 24, le journaliste Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes. « On pense qu’un peu moins de deux cents détenus ont été libérés [pour obtenir la libération de quatre otages] », abonde le spécialiste de France 24.

Y a-t-il eu une rançon ?

Selon Lemine Ould Mohamed Salem, journaliste mauritanien et spécialiste des questions djihadistes qui s’explique au média allemand Deutsche Welle, la somme de dix millions d’euros aurait été versée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim) pour obtenir la libération des quatre otages qu’il détenait. Le journaliste mauritanien estime que « comme dans toute libération d’otages, le paiement d’une rançon a sans doute été nécessaire » et rapporte que des sources maliennes soutiennent que le Vatican a notamment versé « 10 millions d’euros » [6,6 milliards f CFA].

Pier Luigi Maccalli, prête catholique italien © africa.la-croix

Parmi les deux otages italiens libérés, figurait le prêtre Pier Luigi Maccalli, installé depuis onze ans au Niger et enlevé en 2018 à son domicile de Bamoanga (sud-ouest du Niger), proche du Burkina Faso. Toutefois, ces informations ne sont pas confirmées officiellement du côté malien, français ou italien, même si le paiement de rançons est une pratique courante pour obtenir la libération des otages dans la région.

L’État français a toujours affirmé qu’il ne payait pas de rançon pour libérer ses ressortissants retenus par des groupes djihadistes. Si Lemine Ould Salem, estime que « c’est une évidence » qu’une rançon a été versée, Jean-Pierre Pétronin, l’époux de l’humanitaire libérée, assure toutefois que « personne n’a parlé de rançon ». Les otages étaient aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une alliance de groupes djihadistes affiliée à Al-Qaida.

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