Bénin : que devient la cellule d’analyse des projets d’arrêtés ministériels et préfectoraux ?

Dans l’optique d’assainir l’administration publique, Patrice Talon a pris en août 2016 un décret instituant la cellule d’analyse des projets d’arrêtés ministériels et préfectoraux. Plus de 04 ans après, il est à redouter de l’opérationnalisation de ce service.

Après son accession à la magistrature suprême du pays le 06 avril 2016, l’actuel locataire de la Marina a pris nombre de décrets dont celui relatif à la création de la cellule d’analyse des projets d’arrêtés ministériels et préfectoraux. Toutes les décisions stratégiques doivent désormais transiter par ce service. Mais dès ces premières heures, ce tout nouveau service étatique a étalé ses limites.

Critiques et décisions alambiquées

Au lendemain de la prise de ce décret, le juriste Nourou-Dine Saka Saley, s’est vu limoger du cabinet du ministre d’Etat chargé du plan et du développement pour avoir porté des  jugements de valeur sur ce service notamment les vices constitutionnelles et administratives. Plusieurs mois plus tard, la cellule d’analyse des projets d’arrêtés ministériels et préfectoraux s’est montrée quasiment moribonde ou du moins a étalé ses limites.

La preuve, en juin 2018, le ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle a annulé une décision prise 24 heures plus tôt pour généraliser le port de l’uniforme kaki dans les lycées et collèges publics et privés en République du Bénin. En février 2019, le gouvernement reproche au préfet du département du Littoral, Modeste Toboula, d’avoir pris en mars 2018 un arrêté pour lever les mesures d’interdictions des travaux de lotissement dans un quartier de la ville de Cotonou exclusivement classé pour sa vocation touristique.

Où est donc passée la cellule d’analyse des projets d’arrêtés ministériels et préfectoraux ?

Un service totalement inutile ?

A la création de ce service, l’on a pensé à la naissance d’une nouvelle dynamique dans l’administration publique. Hélas ! La cellule d’analyse des projets d’arrêtés ministériels et préfectoraux était un trompe-œil au regard de la remise en cause presque permanente des décisions ministérielles ou préfectorales.

Il ne serait pas audacieux de dire que certains arrêtés ou décisions majeures ne transitent plus par ce service qui, dès sa création avait nourri la polémique.  Sinon comment comprendre que le maire de la ville de Cotonou, Luc Atropko  ait récemment foulé au pied la décision de l’autorité préfectorale quant à la marche pacifique d’une frange de la population pour ensuite se raviser ? Les cas sont légions en plus de ceux cités supra.

Si cette cellule existe encore, il convient alors de le dynamiser afin qu’elle joue pleinement son rôle.  Car il donne l’impression d’être un service oiseux et moribond.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus