« Le Bénin est un pays de pagaille »: ce que Patrice Talon avait réellement dit

Depuis quelques jours, une ancienne déclaration du Président Patrice Talon a refait surface. Cette déclaration reprise et relayée sur la toile n’est qu’une portion des propos du Chef de l’Etat. On revient ici sur ce que le Président avait réellement dit, et les circonstances dans lesquelles il a tenu lesdits propos.

Les propos du Président Patrice Talon remontent en Février 2017, lors d’une rencontre tenue avec la communauté musulmane, où la question de la libération des espaces publics avait été abordée. Sans ambages et avec une franchise qui lui est reconnue, le Chef de l’Etat faisait un diagnostic général de la situation du pays. Il avait évoqué la discipline et la rigueur qui caractérisent certains pays et qui font défaut dans d’autres pays, notamment ceux des tropiques, mêmes s’il trouve quelques exceptions comme le Rwanda, le Bostona, le Malawi…

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Il y a des pays très ordonnés, les pays d’Europe du nord sont très ordonnés. Ils l’ont bâti avec le temps, parce qu’ils sont eux-mêmes de tempérament très ordonné.

Patrice Talon, Février 2017

Autour de ces pays qui font montre de rigueur et de discipline, Patrice Talon fait l’amer constat qu’il y a d’autres nations qui sombrent dans la pagaille. « Malgré leur ordre, leur discipline, leur avancée, leur développement, il y a des pays autour d’eux qui également sombrent dans la pagaille », a-t-il déclaré. Au nombre de ces pays, il y compte le Bénin. Mais pour Patrice Talon, l’essentiel, c’est d’en prendre conscience et y apporter une correction adéquate.

Verbatim (extrait)

« Voilà un pays dans lequel les rues sont encombrées d’étalages, parfois on s’assoie sur les trottoirs et on joue aux cartes. Les week-end, on fait des veillées de prières dans les rues. Les vendredis on occupe les rues, les trottoirs pour prier sans gêne. Quand on veut faire des cérémonies, des fêtes, on barre des rues. Quand des cérémonies de vodoun doivent avoir lieu, on se gène pas on barre des rues. Parfois le chef quartier autorise, le maire autorise, ou même parfois sans autorisation (…) »

« Le Bénin est un pays de pagaille.
Nous sommes un pays de pagaille.
Parfois nous sommes fiers de ça.
Mais si nous sommes conscients de cela, nous pouvons commencer à changer tout doucement les choses pour que nos enfants, nos petits-enfants, quand après notre vie sur terre, nous serons dans l’au-delà, nous aurons surement la fierté d’avoir contribué à changer ce que nous avons été nous-même par le passé.
On pourra dire fièrement : on a été pagailleur mais nous avons réussi à mettre en place des choses, puis le pays a changé.»

Patrice Talon, Février 2017

Prendre conscience et se corriger

En réagissant de la sorte, Patrice Talon invite le peuple béninois, en général, et, en particulier, l’élite, à prendre conscience des maux qui minent le développement du pays, afin d’y apporter des solutions. Pour lui, le premier pas vers le changement c’est la prise de conscience.

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Pour le Chef de l’Etat, il faut mettre fin à la pagaille et réveiller l’esprit du civisme et de la disciple qui sommeillent dans chaque Béninois. Le projet de libération des espaces publics est donc né, compte tenu de l’usage fait desdits espaces par la population. Au terme, l’objectif était d’arriver à des villes propres et assainies, des rues sans étalages encombrants, des villes sans cérémonies et fêtes qui empêchent la libre circulation des biens et des personnes.

Intégralité de la rencontre de Patrice Talon avec la communauté musulmane du Bénin

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