Présidentielle 2021 au Bénin: Alain Adihou entre regret et expectative
A 05 mois de l’élection présidentielle de 2021, l’ancien ministre Alain Adihou constate avec une once de regret que les occasions festives que constitue une élection présidentielle au Bénin depuis 1990 a connu une rupture avec l’actuel régime.
Dans une tribune rendue publique, l’ancien ministre du général Mathieu Kérékou chargé des relations avec les institutions fait remarquer que la présidentielle de cette année, a marqué une certaine rupture avec l’euphorie. Le candidat qui a été finalement élu à l’issue de la compétition, indique-t-il, l’a clairement indiqué : « rupture » et « nouveau départ ». Rupture d’avec ce qui se faisait et nouveau départ pour de meilleures perspectives. À cette double condition, précise Alain Adihou, le peuple lui a accordé sa confiance et son suffrage.
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A le croire, ce soutien indéfectible du peuple béninois au candidat Patrice Talon était l’expression sincère de ses aspirations profondes. « C’était un peuple fatigué, émasculé, abusé et meurtri par les excès de ses dirigeants. Il voulait une rupture et on la lui a servie. Ainsi, le candidat élu président a fait la lecture qu’il fallait et a, par conséquent, élaboré puis « vendu » le discours attendu. » affirme Alain Adihou
Le discours du candidat du « Nouveau Départ » en 2016, fait-il remarquer est un « discours politique bien emballé, qui était véritablement de circonstance. ». « L’emballage était tellement beau que, sans trop réfléchir et sans grand discernement, le peuple y a adhéré, l’a « acheté » sans aucune condition particulière. L’œuvre de séduction était donc parfaite ; un concours de circonstance magistral. » indique le numéro 2 du parti FCDB
A l’heure du bilan, l’ancien collaborateur de Mathieu Kérékou affirme avec regret avoir contribué à faire acheter ce « colis » par le peuple béninois.
Face à la réalité du personnage élu
L’euphorie qui a conduit le candidat Patrice Talon au palais de la Marina, selon le ministre Alain Adihou a été de courte durée. « Une fois l’euphorie de la victoire passée, le nouveau patron du Bénin s’est retrouvé comme tous ses prédécesseurs face à la réalité du pouvoir et le peuple, quant à lui, s’est retrouvé face à la réalité du personnage élu, » a laissé entendre le conseiller spécial du président Soumanou Toléba.
Contrairement aux autres élections, poursuit-il dans sa tribune, le peuple s’était peu appesanti sur la qualité intrinsèque du postulant à la fonction. Il s’est, précise-t-il accroché à sa capacité financière et l’argent qu’il va distribuer une fois élu.
La désillusion fut alors grande. Une fois installé, poursuit l’ancien ministre, l’homme, inconnu à tous points de vue, s’est révélé tout naturellement. « On ne change pas sa nature. Si le nouveau président de la République n’était pas un humaniste, ne lui demandez pas de le devenir une fois qu’il a pris le pouvoir. » a-t-il fait savoir.
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