Bénin – Bavardage stérile: les syndicats du supérieur répondent à Patrice Talon

L’Intersyndicale SG/SNES SG/SYNARES SG/SECUP du supérieur a réagi aux propos de Patrice Talon sur le système éducatif qui ne produirait que du bavardage stérile.

Les enseignants et les universitaires ont estimé, dans une déclaration faite ce mardi 1er décembre 2020, avoir été l’objet d’une appréciation somme toute assez singulière de la part du Chef de l’État, Patrice Talon. Selon eux, le chef de l’Etat a trouvé en leur sacerdoce un « bavardage ».

Dans leur déclaration, les professeurs d’université ont rappelé que la fonction enseignante est l’alpha et l’oméga de toute nation et en tant que telle ne saurait être traitée avec tant de mépris pour un quelconque changement de paradigme. « Du reste, nous nous trouvons dans l’obligation, sauf respect à l’institution qu’est la personne du Chef de l’État dans notre pays, de rappeler que le « bavardage » a fait les présidents d’institution de notre pays, dont l’actuel président de la Cour constitutionnelle qui n’a fait ses études qu’au Bénin », ont réagi des syndicats du supérieur.

Pour eux, le « bavardage » a fait au Bénin, nombre de ministres qui ont servi la nation avec loyauté. « Nous tenons à faire observer que le gouvernement du président Talon compte parmi ses ministres des enseignants. Il y a lieu de s’interroger sur la part de responsabilité du président et de son gouvernement dans la situation décrite, depuis bientôt 5 ans d’exercice du pouvoir d’État », ont-il indiqué.

« Faisons ensemble le bon diagnostic »

La même déclaration indique que si un point d’accord peut être noté avec le Chef de l’État, c’est celui du mal dont souffre le secteur de l’éducation de façon générale. « Mais est-ce là la solution : « fermer » les lieux de « bavardage » ? S’il est une évidence, elle est la suivante : quand un diagnostic est mal posé, le remède est assurément mal choisi et son administration, au lieu de guérir, ne peut qu’entraîner d’autres maux », peut-on lire dans leur réponse.

Pour parer au plus pressé, les syndicats du supérieur ont décidé de faire un diagnostic. « Il est maintenant aisé de comprendre les agissements de la ministre Odile ATTANASSO qui n’avait aucun égard pour les enseignants du supérieur et qu’on a tôt fait de remplacer par Éléonore YAYI LADEKAN, après la publication du Mémorandum bilan de la gestion d’ATTANASSO à la tête du MESRS », vont-ils dénoncer.

Respect pour la fonction enseignante

A en croire leur déclaration, l’actuelle MESRS n’a d’ailleurs trouvé mieux que de continuer sur les traces de sa prédécesseure, mais avec plus de courtoisie. C’est pourquoi, ils comprennent, disent-ils, actuellement à suffisance que le son de cloche provient du Chef lui-même qui a pris en conseil des ministres, un décret suspendant les élections des responsables des UFR pourtant vieilles de plus de 40 ans dans notre pays.

« L’intersyndicale des enseignants des UNB condamne ces propos et le choix sémantique du Chef de l’État et fait observer qu’il n’y a de certitude ici-bas que celle de la mort. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. Tout est adaptable. Respect pour la fonction enseignante ; Respect pour ceux qui de nuit comme de jour se sacrifient pour la nation ; Honneur à l’enseignant ».

L’Intersyndicale SG/SNES SG/SYNARES SG/SECUP

Pour rappel, Patrice Talon a qualifié le système éducatif béninois d’un problème pour le développement du pays, car la seule compétence qu’il permet aux apprenants d’acquérir est le bavardage stérile.

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