Facebook accuse la France de se servir de faux comptes pour manipuler l’opinion africaine

Facebook a annoncé avoir supprimé plusieurs dizaines de faux comptes, qui se chargeaient de faire la propagande de la politique étrangère française et à la critique de la Russie. Selon les informations rapportées par The Africa report, la propagande vise plusieurs pays africains, dont le Mali et la Centrafrique.

La guerre entre les grandes puissances pour tenter de manipuler l’opinion des populations africaines se poursuit sur les médias sociaux. Dans un rapport de The Africa Report, Nathaniel Gleicher, responsable de la politique de cybersécurité de Facebook, a annoncé que son personnel avait démantelé trois réseaux de comptes, groupes et pages de réseaux sociaux qui diffusaient «des rumeurs ou de fausses informations de manière coordonnée et au nom d’étrangers ou entités gouvernementaux » depuis janvier 2020.

Selon le rapport, c’est la première fois depuis que la plateforme de Mark Zuckerberg se lance dans la recherche de ce qu’elle définit comme un «comportement inauthentique coordonné» qu’un de ses réseaux est basé en France.

La manipulation de la France

Les faux comptes désactivés par le réseau social sont, entre autre, 84 comptes, six pages et neuf groupes Facebook ainsi que 14 comptes Instagram. Ces faux comptes, qui ciblent principalement la république de Centrafrique et le Mali, sont gérés par des individus en France qui se font passer pour des citoyens de ces pays d’Afrique pour propager des messages visant à faire la promotion des opérations et initiatives militaires françaises au Sahel et en Afrique francophone. En tout, Facebook indique que 6800 faux comptes ont été repérés et désactivés.

En RCA, ces faux comptes ont initié ou relayé «des allégations d’ingérence potentielle de la Russie dans les élections», «des commentaires favorables à l’armée française» et «des critiques de l’implication de la Russie dans le pays». Au Mali, alors que certains des messages portaient sur la promotion des actions de l’Agence française de développement, d’autres attaquaient directement la politique russe à l’égard de Bamako. «L’impérialiste russe est une gangrène au Mali! Attention à la lobotomisation tsariste! », selon l’un des messages mis en avant par les équipes Facebook.

Plusieurs autres pays d’Afrique subsaharienne

Selon les révélations issues d’un communiqué de Facebook, plusieurs autres pays africain, à savoir le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, le Tchad et la Côte d’Ivoire, ont également été visés, mais «dans une moindre mesure». «Bien que les personnes derrière [cette campagne coordonnée] aient tenté de cacher leur identité, notre enquête a révélé des liens avec des individus associés à l’armée française», a ajouté Facebook dans un communiqué, sans donner plus de détails.

Facebook indique que sa plateforme est utilisée comme un champ de bataille entre les réseaux d’influence français et russes dans un pays étranger. Les comptes essayant de discréditer les messages des autres en répondant via des commentaires ou d’autres messages.

La propagande russe

Du côté russe, les deux réseaux supprimés sont liés à l’oligarque russe, Evgueni Prigojine, propriétaire du groupe Wagner, fournisseur de mercenaires et actif en RCA. Ils ont ciblé ce pays et, dans une moindre mesure, Madagascar, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Mozambique, l’Afrique du Sud et la diaspora centrafricaine en France.

En plus de critiquer la politique étrangère française et de faire des déclarations sur un coup d’État fictif en Guinée équatoriale, leurs messages, publiés en français, anglais, portugais et arabe, concernaient la pandémie COVID-19, ainsi que la promotion du vaccin russe et la politique de Moscou en Afrique sub-saharienne.

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