Nigeria: pour 2021, Buhari approuve un budget record face à la récession

Le président nigérian Muhammadu Buhari a donné jeudi son accord final pour un budget 2021 record de 13.588 milliards de nairas (28,06 milliards d’euros) au moment où son pays, première économie du continent africain, fait face à une récession.

Plus gros producteur de pétrole en Afrique subsaharienne, le Nigeria est frappé de plein fouet par la crise économique mondiale provoquée par la pandémie de coronavirus, qui a fait chuter les cours de l’or noir.

Le budget 2021 en nairas est supérieur à celui présenté l’année passée d’environ 20%.

Ce budget doit notamment « nous permettre de réduire l’impact négatif de la pandémie de coronavirus sur le coût et la disponibilité des biens alimentaires », « de stimuler notre économie » et de « créer des emplois, surtout pour les jeunes », a déclaré le chef de l’Etat devant l’Assemblée nationale.

Fin novembre, les autorités ont annoncé que le pays est entré en récession après une contraction de son produit intérieur brut pour le second trimestre consécutif. Sur les neuf premiers mois de l’année 2020, le PIB cumulé est en baisse de 2,48%.

L’économie du Nigeria avait déjà été déclarée en récession en 2016, pour la première fois en deux décennies. Elle s’était reprise en 2017 mais tournait toutefois au ralenti depuis. Surtout, la croissance peinait déjà à combler les besoins d’une population toujours plus nombreuse.

Le Fonds monétaire international a déclaré qu’il prévoyait un recul du PIB du Nigeria de 5,4% pour 2020, alors que le gouvernement envisage une contraction de 8,9%.

Pour faire face, l’Etat a dévalué la monnaie, mais cette dépréciation a créé une forte inflation. En octobre, les prix de l’alimentation avaient augmenté de 17,3%.

Cette récession est un fléau pour le Nigeria, qui détient, avec l’Inde, le triste record mondial du plus grand nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté.

Selon la Banque mondiale, la crise du coronavirus devrait faire basculer en 2020 cinq millions de Nigérians supplémentaires dans la pauvreté. Un chiffre qui s’ajoute aux deux millions de nouveaux pauvres déjà prévus cette année.