Togo: une jeune béninoise victime de violences obstétricales et avortement forcé

Au Togo, une jeune béninoise, la trentaine environ, a été victime des faits d’agression d’une violence inouïe et sans précédent par le Docteur R. M. A., médecin de son état.

Confrontées à une grossesse imprévue, non désirée, nombreuses sont les femmes qui subissent harcèlement et pressions pour les conduire à avorter. C’est le cas d’une jeune béninoise qui s’est fait avorter de force par un médecin togolais identifié comme R. M. A. Cette dernière a brisé les tabous et confie avoir été victimes d’agressions physiques, de tentatives d’assassinat, de violences obstétricales et d’avortement forcé sur sa personne.

«J’ai eu très peur, Je ne pouvais pas me défendre», a confié la victime. Selon ses explications, étudiante au Togo où elle fait des études de spécialité, elle faisait des prestations à la clinique Floréal de Lomé où elle a rencontré le Docteur R. M. A. qui lui fit des avances. Ce qu’elle a accepté sans savoir qu’elle risquait d’y laisser sa vie.

«Coups , blessures et mutilations »

Le couple démarre ainsi une histoire d’amour pleine de passion et de volupté. Mais peu de temps après , elle tomba enceinte et l’annonça à son prince charmant. C’était sans compter sur la contestation de ce dernier qui lui apprend qu’il est marié. Dr R. M. A. propose alors l’avortement à la jeune béninoise qui a refusé sans faire dans la dentelle.

Selon les témoignages de la victime, son refus a déclenché « un mélange hideux de violences verbales et physiques (menaces, intimidations, coups et blessures, mutilations ) » avec un dénouement qui a manqué de justesse d’être tragique. Elle dénonce avoir survécu « au meurtre prémédité par l’auteur de sa grossesse en complicité avec la sœur de ce dernier ».

Une proposition d’avortement rejetée

«Il a essayé de m’intimider. Il a dit que dans sa famille ils ont un totem. Que s’il a déjà une femme et qu’il fait un enfant dehors, l’enfant sera malformé, l’enfant ne sera pas bien, l’enfant sera handicapé, l’enfant ne pourra être rien de sa vie, il m’a traumatisé en racontant des tas de trucs. Je n’en pouvais plus», a rapporté la victime presqu’en larmes.

Mais cette première tentative d’avortement manquée n’a pas émoussé l’ardeur du Docteur Richard. Il a fini par trouver d’autres astuces pour en finir avec la grossesse dont il est l’auteur. Cette fois-ci, il se rend chez la jeune béninoise avec des comprimés abortifs qu’il la força à avaler.

«Le dimanche 22 novembre 2020 aux environs de 18 heures, j’allais faire une course quand il m’a appelé qu’il est devant mon portail. Je suis revenue. J’ai ouvert on est monté. Il me regarde et sort une boîte … ainsi qu’une boîte de … Il s’agit de deux comprimés abortifs qu’il me demande de prendre pour couler la grossesse. Je lui ai dit qu’il était fou, que ça n’allait pas bien dans sa tête. Il a dit que j’étais une prostituée, que je vivais seule chez moi et que rien ne prouve que la grossesse est de lui parce que personne ne sait avec combien d’homme j’ai été à l’acte sexuel. Je lui ai dit d’oublier que j’existe, que j’étais en âge de prendre soin d’une grossesse. Les voisins ont entendu nos cris. Je vis seule chez moi, donc je savais que c’était sans défense. Lorsqu’il parlait j’ai alors réussi subtilement à me diriger du côté de la porte de sortie afin de pouvoir courir au cas où… Il m’a forcé à prendre les comprimés et puis j’ai fuit.»

Témoignage de la victime

Mais ce n’était pas fini. Le médecin et auteur de la grossesse était prêt à tout pour interrompre la grossesse. IL trouva alors une autre alternative bien plus dangereuse et capable de lui permettre d’aller au bout de ses attentes.

«Le mercredi 25 novembre 2020, il m’écrit et me dit de passer à sa clinique parce que sa grande sœur est venue et qu’elle voudrait discuter de mon état afin de savoir quelles démarches mener auprès de ma famille. Je lui ai dit que j’étais alitée et que je ne pouvais venir. Je gardais intact le souvenir de ce qu’il a fait le dimanche. Je me suis dit que si je me retrouvais seule dans un endroit clos enfermé avec cet homme là, il pourrait faire de moi ce qu’il voudrait sans que je ne puisse me défendre. J’ai donc refusé d’y aller. Il a proposé de se rendre chez moi avec la sœur en question et je m’y suis également opposée. Le soir à ma grande surprise, on a tapé à ma porte. C’était Richard. J’ai eu peur, je n’ai pas ouvert. C’est alors que la femme qui l’accompagnait essaya de me rassurer en affirmant qu’elle était la sœur de Richard, qu’elle était là juste pour faire connaissance et qu’ils ne me voulaient aucun mal.».

Témoignage de la victime

Violences obstétricales et avortement forcé

Camper sur sa position elle n’ouvrit pas la porte. Mais ses bourreaux ne sont pas partis. A en croire ses confidences, « ils s’étaient joyeusement dissimulés dans la maison attendant patiemment comme des assassins de sang froid, que leur proie mette le nez dehors ».

Aux environ de 21h, alors qu’elle sortit de la chambre dans l’intension de faire entrer son véhicule au garage, ses bourreaux se jettent sur elle, ont pressé sa mâchoire pour lui faire avaler des comprimés. Malgré ses cris à l’aide elle n’a pas pu échapper au médecin et sa supposée sœur qui l’ont sérieusement passé à tabac comme l’indique les clichés parvenus à BENIN WEB TV.

C’est ainsi, qu’on lui fit inhaler et boire de force des produits nocifs qui lui fit perdre connaissance. Mieux, ses bourreaux lui ont également injecté des produits et après un curetage forcé, on introduisit des produits dans ses voies génitales avant de la laisser pour morte.

Une once de vit planait encore sur elle

Par la force des choses, la victime se réveilla aux environs de 4h du matin. Sentant qu’une once de vit planait encore sur elle, elle a pu traîner son corps nu, affaibli et saignant du salon dans les escaliers, traversant le garage, sortit de sa maison et réussit à atteindre la rue en rampant.

C’est ainsi qu’elle a été découverte dans un état piteux et sera secouru par le voisinage. Actuellement elle se porte mieux et garde toujours les séquelles de cet avortement forcé que lui a infligé Dr R. M. A. et sa complice.

Dr R. M. A. mis aux arrêts, sa complice en cavale

Le lendemain, le médecin s’est rendu comme un honnête homme à son poste à la clinique Floréal de Lomé. D’après la victime, c’est là que les éléments de la police l’ont arrêté. Actuellement mis aux arrêts, il sera écouté puis déféré à la prison en attendant son procès. Pour l’heure, la présumée sœur et complice de Dr Richard est toujours en cavale.

Reste à savoir si l’accusé sera jugé selon la rigueur de la loi afin que justice soit faite à la victime. Il n’est plus à démontrer que l’incitation à l’avortement est une réelle violence faite aux femmes qui la subissent et est  reconnues comme telle par la justice.

Mieux, les violences obstétricales et gynécologiques sont une autre forme de violence restée longtemps cachée. Elles se manifestent très souvent, dans l’intimité d’une consultation médicale ou d’un accouchement.

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