Bénin: le censeur du CEG3 de Kandi mordu par un parent d’élève (photo)

A Kandi, un censeur a été agressé et mordu au dos par un parent d’élève, dont l’enfant a été giflé en par ledit censeur.

Les violences entre apprenants, enseignants et parents d’élèves, se multiplient dans l’école béninoise. Après l’agression d’une enseignante par un apprenant à Parakou, le censeur du collège d’enseignement général 3 de Kandi raconte avoir été agressé par un parent d’élève.

J’ai reçu des coups à plusieurs reprises

Selon Radio Kandi FM, le parent d’élève a mordu au dos le censeur après l’avoir violenté. Mais, contre toute attente, le père de l’apprenant, présenté comme un ancien vacataire, est venu demander des comptes au censeur. « Seul dans mon bureau, il est venu poser le problème de son enfant. Mais il a commencé par insulter mon enseignant, ce que je ne lui ai pas permis », a confié le censeur.

Ce dernier lui aurait intimé l’ordre de sortir de son bureau en le tirant par la main. C’est ainsi que le parent d’élève, tout excité, a commencé, dit-il, à lui donner des coups de poing.

« Dépassé, j’ai pris un bâton pour me défendre, il a pris la fuite. Je me dirigeais au bureau de mon directeur pour lui rendre compte, quand le parent m’a rejoint avec un gourdin. J’ai reçu des coups à plusieurs reprises. Des élèves sont venus intervenir. Comme si ça ne suffisait pas, son épouse est sortie de nulle part et m’a mordu au dos »

Le censeur

Les clarifications des parents de l’élève

A la suite du relai de cette information, BENIN WEB TV a tenté d’aller à la source de l’information. Que s’est-il passé et pourquoi une telle violence entre parents d’élève et censeur?

D’après les parents de l’apprenante en question, une jeune fille de 13 ans, en classe de 3ème C au CEG3 Kandi, les faits se sont déroulés le mardi 26 janvier 2021.

« Celle dont il s’agit, c’est une petite fille de 13 ans. Ils ont dit que nous avons agressé le censeur, ce qui est faux, parce que c’est lui qui a porté premièrement main », a confié le père.

« Il l’a giflée et sa tête est cognée contre le mur et le sang giclait »

Très abattue par les évènements, qui, dit-elle, ne les honorent pas, la mère de la jeune fille a indiqué que c’était un problème d’incompréhension.

« Elle demande de lui cacheter les copies. Le professeur était en train de mettre les cachets sur leurs copies de composition, donc, en voulant cacheter sa feuille de composition, il a cacheté son brouillon.

Donc, la fille lui réclame maintenant un troisième cachet et il dit non qu’il ne peut pas lui mettre trois cachets. La fille lui faisait comprendre que ce qu’il a cacheté c’est sa feuille de brouillon et qu’il faudrait que la feuille de composition soit aussi cachetée. Parce que sans le cachet, on ne peut pas corriger, mais il dit NON ».

A en croire les clarifications de la mère, préoccupée par sa réussite, la fille lui a, à son tour, demandé: « Mais Monsieur, comment voulez-vous que je réagisse? ».

« Il trouve que l’enfant lui a manqué de respect et il l’a giflée et sa tête a cogné contre le mur et le sang giclait, quand les parents d’autres enfants sont venus nous appeler »

Aux dernières nouvelles, une équipe constituée des enseignants dudit collège et du président APE, est passée au domicile du parent d’élève pour présenter leurs excuses.

Pour l’heure, de sources sûres, BENIN WEB TV apprend qu’une plainte a été déposée au commissariat de Kandi, afin que les différentes personnes impliquées dans cette affaire répondent de leurs actes.

Une violation de l’interdiction du châtiment corporel en milieu scolaire?

Le ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, Mahougnon Kakpo, a mis en garde les chefs d’établissement contre les châtiments corporels en milieu scolaire.

Dans un communiqué rendu public le jeudi 15 octobre 2020, Mahougnon Kakpo a rappelé aux enseignants, l’interdiction du châtiment corporel en milieu scolaire.

“Il m’a été donné de constater une recrudescence du châtiment corporel dans nos collèges et lycées publics et privés, malgré ma note circulaire en date du 22 novembre 2018 et en violation du règlement intérieur des établissements”, fait remarquer le ministre Mahougnon Kakpo.

C’est pourquoi, le ministre invite à nouveau les chefs d’établissements publics et privés à se conformer au respect strict dudit règlement intérieur et à cesser d’exercer toute forme de violence corporelle sur les apprenants.

Et de mettre en garde : “Tout chef d’établissement public qui se rendrait coupable de tels actes sur les apprenants, en violation du règlement intérieur, sera purement et simplement relevé de ses fonctions, et sera traduit devant la commission administrative paritaire pour faute grave”.

Mahougnon Kakpo

Mais, visiblement, cette décision prise par le ministre, depuis 2020, semble ne pas être respectée par toutes les écoles.


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