Bénin – Présidentielle 2021: Social Watch lance un appel pour une réforme législative

Le caractère inclusif de la présidentielle de 2021 préoccupe toujours certaines organisations de la société civile.

C’est le cas, par exemple, de Social Watch, qui a effectué une nouvelle sortie médiatique au cours de laquelle, elle a lancé un appel pour une réforme législative, afin de juguler la crise préélectorale dans le respect des principes démocratiques.

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« Comme nous vous l’avions promis lors de nos précédentes rencontres, c’est une responsabilité pour nous de maintenir la veille citoyenne avec vous, hommes et femmes des médias, afin de jouer objectivement notre partition », a lancé Blanche Sonon à l’entame de sa conférence de presse.

En effet, pour la présidente de l’organisation de la société civile, Social watch, le fonctionnement des démocraties modernes repose en grande partie sur la séparation et la complémentarité entre l’espace public, la société civile et les institutions politiques, dans les limites de leurs rôles.

Aussi, dans les Etats démocratiques modernes comme celui du Bénin depuis 1990, le pouvoir politique trouve-t-il sa légitimité dans le contrat social, dans la mesure où, la société est fondée sur un pacte social par lequel les citoyens et les institutions s’engagent librement à respecter en toute responsabilité, les lois qu’ils ont élaborées ensemble; rappelle-t-elle.

Elle fait malheureusement le constat que depuis la mise en œuvre des lois portant charte des partis politiques et code électoral, des germes de l’exclusion sont disséminés dans le déroulement des processus électoraux.

Le parrainage, un hic dans le processus

La présidente de Social watch Bénin affirme qu’ aux termes de l’article 132 alinéa 9 du Code électoral du 15 novembre 2019, “nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou de vice-président de la République s’il n’est dûment parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 10% de l’ensemble des députés et des maires. Ainsi, précise-t-elle, les candidats à l’élection présidentielle d’avril 2021 devront bien se faire parrainer par au moins, 16 députés ou maires.

Or, constate Madame Blanche Sonon, en raison du défaut du mécanisme juridique d’application de cette disposition légale et du nouveau contexte politique où l’opposition est absente au parlement et presque absente à la tête de la plupart des mairies, cette réforme électorale souffre de consensus national, soulève de vives polémiques et plonge le Bénin dans une crise préélectorale qui, malheureusement, risque de perturber la paix, un joyau que le Bénin vend au plan international.

L’Appel de Social Watch Bénin

Face au contexte politique, Social Watch Bénin, dans la perspective de la consultation électorale de 2021 qui se révèle assez déterminante pour l’enracinement de la démocratie béninoise, entend jouer pleinement sa partition, en tirant encore une fois, la sonnette d’alarme.

En guise d’alerte, l’organisation de la société civile invite le Chef de l’Etat, débiteur de la paix nationale, l’Assemblée Nationale voire, toute la classe politique, à lever tous les obstacles législatifs en vue de faire participer tous les citoyens qui le désirent, à la compétition électorale de 2021 pour le respect des principes démocratiques et la sauvegarde des acquis démocratiques.

 « En effet, au fur et à mesure que nous nous approchons de cette fatidique élection présidentielle, des voix s’élèvent de plus en plus, pour dénoncer la barrière du parrainage. Pire, des recours ont même été formulés devant la Cour Constitutionnelle de notre pays pour que ces questions soient réglées au mieux, dans l’intérêt supérieur de la nation béninoise, mais elle s’est déclarée incompétente. » rappelle Blanche Sonon dans sa déclaration de presse.

« une fête de la démocratie » comme promis

Au regard de ce tableau, Social Watch Bénin estime qu’il y a urgence et invite les pouvoirs publics béninois et toute la classe politique à prendre la mesure de la situation et y apporter des solutions politiques d’apaisement nécessaires et susceptibles de remettre toutes les acteurs politiques voire toute la population béninoise en confiance.

Pour finir, la conférencière lance à nouveau un appel au sens élevé de responsabilité du Président Patrice Talon afin qu’il mette tout en œuvre pour faire de la prochaine présidentielle, « une fête de la démocratie » comme promis, en vue d’éviter, pour le Bénin:

  • un faible taux de participation des populations à ce scrutin d’enjeu national
  • une élection présidentielle exclusive et le cas échéant, contraire aux principes démocratiques
  • la contestation des résultats de l’élection présidentielle
  • la violence électorale avec ses impacts sur la paix nationale
  • la diffusion récurrente d’informations violentes qui peuvent impacter négativement la paix aux niveaux familial, communautaire et national
  • la remise en cause de la légalité et de la légitimité du pouvoir exécutif.

Elle appelle enfin le peuple béninois, au calme et à des comportements vertueux.

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