Covid-19 en France: des chiens entraînés pour détecter le virus à base de la sueur humaine

En France, des chiens sont formés pour contribuer à la lutte contre l’épidémie du coronavirus. L’information a été publié ce samedi par Nathalie ALONSO sur Yahoo!actualité.

Eliot est un berger malinois normalement entraîné pour pister des malfaiteurs ou des personnes disparues. « Mais depuis un mois, il s’entraîne aussi à détecter le Covid grâce à la sueur des hommes, dans le cadre d’une étude coordonnée par le CHU de Bordeaux ».

Il s’agit du projet « Cynocov » présenté à la presse le vendredi 29 janvier dernier dans lequel l’infectiologue au CHU de Bordeaux, Thierry Pistone, s’est associé avec Ceva Santé Animale, 1er laboratoire vétérinaire français (5e mondial). Objectif, « apporter une solution complémentaire à l’heure où l’on a besoin d’une offre de dépistage élargie, rapide et non invasive », ont-ils expliqué.

Comme Eliot, depuis le 4 janvier à Libourne, quelques sapeurs-pompiers de Gironde, trois autres bergers malinois, le Labrador Marvel et allemand, tous membres de brigades canines de la gendarmerie nationale en Nouvelle-Aquitaine, s’activent près de Bordeaux, pour leur mission : « Repérer des compresses de transpiration prélevée pendant 10 minutes sous les aisselles de personnes positives au Covid-19, en début d’infection », a rapporté l’Agence France Presse.

Des chiens ont été dressés au centre de formation installé par Ceva (un laboratoire pharmaceutique vétérinaire qui rassemble une expérience riche dans de nombreux domaines thérapeutiques sur son siège de Libourne). Presque chaque jour, « des échantillons de sueur arrivent du CHU pour être présentés à la truffe des chiens dressés »

« Ils détectent des matières organiques de dégradation, issues de l’infection, dénuées d’expression virale », notifie le docteur Pierre-Marie Borne.

Le pistage

« Au signal « Au cône! », les chiens se mettent au travail. Après Eskiss, spécialiste de la détection de « stups », armes et munitions, le malinois Eliot plonge à son tour le museau dans une rangée de cônes en métal.

Soudain, il marque devant, deux de ces entonnoirs, la queue remuante : à l’intérieur, se trouvent deux échantillons distincts de sueur prélevée sur des patients positifs. « C’est bien! », félicite son maître avant de lui présenter en récompense une friandise et son jouet préféré ».

La méthode utilisée

Le projet soutenu par la région Nouvelle-Aquitaine s’appuie sur la méthode Nosaïs-Covid19 développée par le Pr Dominique Grandjean de l’Ecole nationale vétérinaire de Maisons-Alfort. Il vient enrichir l’immense bibliothèque olfactive du chien, déjà utilisée pour la détection de certains cancers, a écrit Nathalie ALONSO.

Selon le professeur Grandjean, les chiens arrivent à détecter en moyenne 95 % des cas positifs au Covid-19. Cette méthode est notamment testée en Corse et, selon les porteurs du projet, « 40 pays travaillent sur le sujet », a-t-il ajouté.

L’aptitude des chiens sera encore démontrée au cours d’une étude clinique au CHU, avant un éventuel déploiement de l’outil, après six à huit semaines de formation à raison de quatre matinées par semaine. L’objectif est de « mettre à l’épreuve leur performance sur différents types de prélèvements, renvoyant à différents terrains de la maladie, soit leur capacité à appréhender des formes graves ou non graves, les sujets contagieux ou moins contagieux, symptomatiques et asymptomatiques, mais aussi ceux infectés par un variant ».

Quel usage faire des chiens ?

Le docteur Pierre-Marie Borne, chez Ceva, explique qu’en de succès, les chiens seront utilisés pour présélectionner les « personnes suspectes afin de cibler les besoins en dépistage de confirmation » par le test de référence naso-pharyngé RT-PCR.

Puisqu’il va falloir, d’ici peu, que les agents de santé se concentrent sur le dépistage des personnes asymptomatiques dans les écoles, Ehpad, aéroports …, le professeur Denis Malvy, chef du service maladies infectieuses et tropicales au CHU, pense que « ce type d’outils qui offre au moins un critère de suspicion fort, va permettre en terme d’acceptabilité et de réactivité de faciliter ce processus ».

Pour le professeur, également membre du conseil scientifique, ces chiens sont « presque nos alliés dans la production d’un outil de dépistage ». Il espère qu’ils auront leur place « dans la nécessité de gérer cette urgence sanitaire ».

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