Il y a 5 ans, Boni Yayi posait la pierre de Maria-Gléta II après le fiasco de Maria-Gléta I

Le samedi 16 janvier 2016, le Dr Boni Yayi procédait au lancement des travaux de construction d’une centrale de 120 MW à Maria Gleta. C’est suite à un premier chantier qui a commencé en 2008 sur le même site de Maria-Gléta, mais qui fût un éléphant blanc.

Les histoires à dormir debout ne manquent pas au Bénin, pays à revenu intermédiaire, selon les actuels dirigeants. Face à la dépendance énergétique endémique du Bénin vis-à-vis du Ghana et du Nigeria, Boni Yayi décidait, dès 2006, de faire construire une centrale thermique mixte (gaz-carburant). Son chantier a commencé en 2008 sur le site de Maria-Gléta, à Abomey-Calavi, près de Cotonou.

Au lieu des six mois prévus, il aura fallu attendre quatre ans avant qu’elle puisse enfin entrer en production. Mais vu le coût de production du kilowattheure, on préfère ne plus la faire tourner. Le grand hic, au lieu des 8 turbines, seules 4 ont été réceptionnées, pour une puissance moyenne de 8,5 MW, alors que 80 MW avaient été annoncés au début du projet. Des essais avaient même été suspendus après l’explosion d’un accumulateur de pression. Le projet qui devrait coûté 40 milliards de F CFA au contribuable n’a finalement rien produit à cause du coût de production qui, au final, met l’infrastructure hors circuit. Il est prévu pour faire l’objet d’une rénovation.

Maria-Gléta II renaît des cendres de Maria-Gléta I

Le samedi 16 janvier 2016, à la veille de la présidentielle, le Dr Boni Yayi a procédé au lancement des travaux de construction de la deuxième centrale de 120 MW à Maria Gleta. On l’appellera Maria Gleta 2, pour faire oublier la triste histoire de Maria Gleta 1. L’infrastructure sera construite, selon le modèle BOOT, en vertu duquel l’entreprise développe et construit l’infrastructure qu’elle exploite sur un certain temps avant d’en transférer la propriété à l’État.

Si la pause de première pierre aura été faite, le samedi 16 janvier 2016, le contrat des travaux de construction a été signé en 2017. Les travaux auront duré 18 mois. D’une capacité de 127 MW, la centrale thermique à cycle combiné fuel-gaz de 127 Mégawatts a été inaugurée en août 2019 par l’actuel gouvernement.

D’un coût global de 106,8 milliards de francs CFA dont 3,7 milliards sur le budget national et 103,1 milliards par la BOAD, la BIDC et la BID, la centrale est constituée de 7 moteurs de 18,5 MW de puissance unitaire, d’un poste d’évacuation 161 KV extensible à 400 MW et d’un poste d’interconnexion au réseau Gas. On estime à environ 50 ans sa durée de vie. « En 2016 encore, l’énergie était le principal obstacle à la croissance économique dans notre pays », a rappelé Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du plan et du développement. Pour lui, l’inauguration de cette centrale est une victoire collective sur le délestage.

Une deuxième centrale à gaz de 120 MW sur le même site de Maria Gléta

En janvier 2020, le gouvernement Patrice Talon a annoncé, lors d’un Conseil des ministres, la construction d’une deuxième centrale à gaz de 120 MW sur le site de Maria Gléta. « Cette décision vise à renforcer l’offre énergétique de notre pays afin de garantir à terme son autonomie et la fourniture d’électricité fiable, compétitive et de bonne qualité aux populations ainsi qu’aux industries », peut-on lire dans le compte-rendu du Conseil des ministres.

Le site de Maria Gléta qui abrite déjà la centrale à gaz de Maria Gléta II d’une capacité de 127 MW abritera ainsi cette centrale. Actuellement, le Bénin a un taux d’électrification d’environ 43 %.