Niger: la comparution du journaliste Moussa Aksar, renvoyée à une date ultérieure

La comparution devant la justice au Niger du journaliste Moussa Aksar, visé par une plainte pour diffamation, qui devait avoir lieu vendredi a été renvoyée à une date ultérieure, a annoncé son avocat.

« Il y a une légèreté blamable à déplorer étant donné que la citation n’est même pas enrôlée à l’audience d’aujourd’hui, ce qui impose un renvoi à une date ultérieure », a déclaré à l’AFP Maître Boudal Mouloud Effred.

« Moussa Aksar et son conseil avaient répondu présents devant le tribunal correctionnel mais le plaignant n’était ni présent ni représenté », a-t-il ajouté.

Moussa Aksar, directeur de publication du journal L’Evénement, avait été cité à comparaître vendredi à la suite d’une plainte concernant un article sur une épineuse affaire de malversations financières au ministère de la Défense.

L’article mis en cause, intitulé « Niger-Malversations au Ministère de la Défense: 71,8 milliards de FCFA (110 millions d’euros) captés par des seigneurs du faux », accuse plusieurs personnes de malversations financières. Le plaignant, un particulier, était cité comme complice présumé de ces malversations.

La CENOZO, la Cellule Norbert Zongo, un groupe de journalistes d’investigation en Afrique de l’Ouest, a estimé dans un communiqué mercredi que « cette comparution est une manoeuvre d’intimidation du journaliste qui, pendant qu’il menait ses investigations, avait déjà fait l’objet de menaces de mort ».

L’affaire des surfacturations a fait grand bruit au Niger après la diffusion sur les réseaux sociaux d’extraits d’un rapport d’audit sur ces irrégularités, selon lesquels elles ont causé « un manque à gagner » de plus de 76 milliards FCFA (plus de 115 millions d’euros) pour l’Etat entre 2017 et 2019.

Les surfacturations représentent 48,3 milliards FCFA (66 millions d’euros) et les montants pour le matériel non livré s’élèvent à 27,8 milliards FCFA (42 millions d’euros), selon ces extraits d’un rapport provisoire. 

La justice avait annoncé le 8 avril ouvrir une enquête sur l’affaire qui a éclaté en février. Fin février, le gouvernement avait annoncé qu’un audit demandé par le président Mahamadou Issoufou avait révélé des surfacturations ainsi que des livraisons non effectuées à l’armée, qui combat depuis 2015 les jihadistes dans le sud-est et l’ouest du pays. 

Fin décembre, plusieurs ONG nigériennes avaient déposé plainte dans cette affaire.

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