C’est pourquoi une petite opposition lui aurait fait du bien au parlement pour le nuancer et le tempérer, mais comme un orgre, il a tout avalé et tout ravagé à son passage, tout pour lui, rien pour les autres jusqu’à tomber dans la forfaiture de s’octroyer 45 jours de bonus éminemment anti-constitutionnels sur son temps de passage à la tête du pays.
Patrice Talon à mon sens a compris le pouvoir comme un festin d’excès ne se donnant de limite qu’à l’illimité. Tous ses prédécesseurs avaient des proches juristes, ils avaient des avocats personnels, mais jamais n’avait traversé leur tête l’idée de positionner ceux-ci à la tête d’institutions stratégiques de la vie publique nationale.
Mais lui, allègrement, a franchi cette limite républicaine en nommant un de ses avocats personnels au ministère régalien de la justice et un autre avocat personnel à l’arbitrage de la régularité des textes et lois de la République par rapport à la constitution.
Cette propension à jouir du pouvoir sans limite républicaine a franchi le Rubicon à l’occasion de la révision constitutionnelle nuitamment organisée à la hussarde et en procédure d’urgence alors que rien ne pressait pour lui offrir sur un plateau d’argent, dans un confort de velours et avec une sérénité d’éleveur de tortues 45 jours d’appendice qui pend sur le bout de son mandat de 5 ans.
Cet appendice, le Président Talon le traîne aujourd’hui comme une miss de concours de beauté pouvait traîner un disgracieux petit bourrelet de graisse à sa taille. Ce n’est pas beaucoup mais ça pèse énormément. En tout cas ça forme une anse de réprobation à laquelle l’opinion et l’opposition à son pouvoir accrochent son illégitimité à la tête du pays au-delà du 6 avril.
Il a ainsi offert à son vis-à-vis un prétexte sérieux pour contester sa légitimité au-delà du temps réglementaire où tout acte pris comme une élection présidentielle tombera de sens et de régularité. C’est bien le destin d’un orgre, mourir de sa propre gourmandise.
Constant Sinzogan
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