« Tout ce que Talon a fait dans ce pays a été fait à prix d’or », Nicéphore Soglo

L’opacité qui entoure la gouvernance de l’actuel locataire de la Marina ne permet pas à l’ancien président de la république, Nicéphore Soglo, de se prononcer objectivement sur son bilan.

Reçu dans un entretien exclusif par le journal « L’Afrique en Marche », l’ex-président-maire, Nicéphore Soglo, sur la question des grandes réalisations du régime de la rupture, affirme que, sur les 45 projets phares de son Programme d’actions, « on ne sait pas combien sont déjà achevés. On ne connaît même pas le sort des projets sectoriels. »

A lire aussi: Bénin; Parrainage pour la présidentielle: le maire de Lalo ne veut négocier qu’avec Talon

A en croire le premier président de l’ère du renouveau démocratique, le projet d’asphaltage a été réalisé à un prix onéreux. « Tout ce qu’il a entamé dans ce pays (stades, routes, accès à l’eau et à l’énergie…), a été fait à prix d’or. Il oublie que nous avons les références à l’international », a laissé entendre l’ancien chef d’Etat.

Pour Nicéphore Soglo, l’évaluation d’un programme de société n’est pas si simpliste. « Je suis passé par-là et je sais de quoi je parle. Au lieu de nous dire concrètement ce qu’il a fait avec le taux d’exécution et leur coût, on tourne en rond pour nous donner les statistiques encore biaisées« , affirme-t-il.

Clin d’œil sur la gouvernance économique

Pour l’ex-administrateur des finances et fonctionnaire à la Banque Mondiale, malgré les tentatives d’esquive, quand il s’agit du bilan, Patrice Talon a pourtant profité d’une assiette fiscale jamais inégalée par les autres présidents de la République.

Cependant, précise-t-il, il a creusé plus de deux fois la dette du Bénin de 1990-2016. « Cette dette s’élève à plus de 4.300 milliards de FCFA contre 2010 milliards de 1990 à 2016« .

La gouvernance économique de Patrice Talon, aux dires de Nicéphore Soglo, a été aussi caractérisée par des mesures d’austérité. « On peut citer la suppression des primes des agents permanents de l’Etat, le licenciement de plus de 3.000 fonctionnaires renvoyés de la Sonapra, de l’Onasa, de l’ONS, du Port autonome de Cotonou, sans oublier le renvoi de 1.400 militaires et douaniers recrutés par le régime Yayi.« , précise-t-il.

Ces mesures d’austérité, continue-t-il, sont accompagnées de nombreuses taxes, qui saignent davantage les Béninois.

Mais, avec toute cette disponibilité financière, grâce aux taxes, impôts et emprunts, poursuit Nicéphore Soglo, tous les mois, je ne vois pas à quoi ont servi ces milliards.

« Par ailleurs, du point de vue des indicateurs de performance économique et de bien-être des populations, il a été observé plus d’inégalités entre actifs employés dans les différents secteurs« , a laissé entendre l’invité de L’Afrique en Marche.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus