[Tribune] …Adjohoun a tout révélé déjà!

Ce qui relevait de l’énigme a fini par jeter le masque. Adjohoun a tout révélé déjà!

De la reddition de comptes à l’annonce d’une candidature à l’élection présidentielle pour un second mandat, il fallait s’y attendre. A chaque étape de cette première sortie nationale en cinq ans, le président Talon a découvert le Bénin entier au-delà des bassins cotonniers.

Dans son approche cotonneuse de cette tournée, il reste à  savoir si les Béninois ont découvert leur président, notre agbnonnon national. Celui qui, à lui tout seul, avant même d’être président de la République, était plus puissant que l’État paraît-il.

Il n’a plus à aviser, il n’a pas de bilan réel à présenter au peuple souverain, il revient d’une tournée nationale de mobilisation de ses grands électeurs pour leur doper le mental comme des soldats prêts à batailler dur pour un second mandat.

Ces grands électeurs lui ont promis la victoire parce qu’ils ont peu besoin du peuple pour un cahot programmé. Paraît-il que monsieur Talon a une capacité d’anticipation inégalée donc sa victoire est déjà acquise semble-t-il car c’est le seul à qui Dieu parle directement au Bénin.

Maintenant, j’apprends en cinq ans que le régime est passé de la Rupture au Renouveau. Un R peut en cacher un autre R. Lorsque vous avez détruit l’essentiel de la mémoire collective léguée par les anciens chefs d’État, c’est normal qu’après la rupture, ce soit le Renouveau. Il s’agit bien du renouveau infrastructurel à ne pas confondre avec le renouveau démocratique.

A quand la fin du recyclage de ces mots sans substance symbolique? Ce sont des mots manipulateurs qui flattent quelques egos sans régler les questions fondamentales de la crise des valeurs au Bénin. La confiance est morte entre peuple et ses dirigeants. Tout le monde joue mais chacun sait relativement dans quel état réel se trouve notre pays.

Rien que par la souffrance de chacun, se dresse le baromètre des frustrations et des révoltes intérieures. Se contenter des dents blanches sans questionner ce que cache le cœur, c’est refuser qu’on parle de la vraie énigme des Béninois car ici c’est le Bénin, disait l’autre.

Évidemment, pour un candidat qui serait à la fois social-démocrate et néolibéral, on a du mal à cerner l’orientation philosophique et les valeurs réelles qui sont incarnées du fait d’être de deux courants idéologiques diamétralement opposés. Probablement que les socio-démocrates vont proposer un faux candidat « poids plume » pour être de la compétition avec pour mots d’ordre aux militants de voter pour le papa des jumeaux siamois.

Déjà au parlement, les deux blocs votent à 100% pour tout sans tenir compte des sensibilités idéologiques des dossiers.  C’est alors une perte de temps pour ceux qui veulent débattre de projets de sociétés; mieux vaut débattre de l’argent.

Bonne gouvernance serait devenue l’idéologie et le leitmotiv pour un second mandat. Je retiens mon souffle au risque d’éclater de rires. Pour cela, la CRIET a fait l’objet d’une grande pub de la part du chef de l’État mais au risque de démembrer son parlement et son gouvernement, le président Talon a choisi de garder ses proches à l’écart de la CRIET.

Bonne gouvernance allant de pair avec l’exemplarité des dirigeants, en quoi la CRIET est-elle utile dans le paysage institutionnel du Bénin? N’est-ce pas un outil d’insémination de la peur à ceux qui ne bénéficient pas de la protection personnelle et permanente de monsieur Talon, chef de l’État?

Le plan pluri décennal de conservation du pouvoir d’État est en marche désormais. Bon vent aux grands électeurs, le peuple silencieux mais souverain avisera même face à l’ingénierie de la triche électronique.

C’est maintenant que l’opposition doit prouver que sa ligne de défense est vraiment la démocratie et non l’argent facile, le pouvoir  dans l’opulence, la marche en rangs dispersés et les conflits de leadership. Un peuple ne suit que de vrais leaders.

Si vous l’êtes, prouvez-le et vous serez surpris de voir un peuple qui sort de sa somnolence pour être debout afin d’exercer ses droits à la liberté et à la dignité. Ce peuple n’aura même pas besoin d’une quelconque rente de corruption pour se battre pour son avenir, le bien commun étant sacré et inviolable.

Simon Narcisse Tomety

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