« Vouloir coûte que coûte adapter la constitution aux réformes est une hérésie » Claude Djankaki

Le président de la commission des lois, Orden Alladatin, a justifié, ce dimanche, sur la chaîne du service public, l’ORTB, ce qui a conduit à la rallonge du mandat du chef de l’Etat. Des explications qui sont loin de convaincre Claude Djankaki.

Dans un post sur les réseaux sociaux, l’expert en gouvernance affirme, sans appel, que vouloir coûte que coûte adapter la constitution aux réformes est une hérésie.

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En effet, dans ses explications, le parlementaire a justifié la prorogation du mandat du président de la République comme une conséquence des réformes institutionnelles et politiques menées par le régime.

Une lecture que ne semble pas comprendre l’ancien chef de cabinet du ministère de l’intérieur et de la sécurité administrative et territoriale (MISAT), Claude Djankaki.

Selon lui, c’est plutôt les réformes qui doivent s’adapter à la constitution, dans le cas d’espèce. « Ce faisant, la constitution a été réécrite et non révisée« , fait-il remarquer.

« Quand la date du 5 avril change, entre autres, il s’agit d’une réécriture et non d’une simple révision. Dans ce cas, c’est une erreur fondamentale d’avoir écarté l’hypothèse du référendum« , insiste-t-il.

A en croire Claude Djankaki, l’on pourrait interpréter l’omission du référendum comme des inconvénients qui résultent d’une expertise sous la dictée d’un pouvoir, peut-être exigeant.

« Or, poursuit-il, savoir travailler sous la contrainte et résister aux pressions sont les critères déterminants pour recruter les meilleurs experts sur les dossiers qui engagent l’avenir d’une nation.« , affirme-t-il, en pensant certainement aux experts, Victor Topanou et Dorothée Sossa.

La réduction de mandat, une option bien possible…

Au lieu de procéder au prolongement du mandat de la République, les députés peuvent, si l’objectif, c’est les élections générales, réduire leur mandat au lieu de proroger celui du chef de l’Etat, indique Claude Djankaki.

Pour lui, la réduction du mandat des députés, dans ce cas, aurait concerné les députés de la 8e législature et ce serait justice.

En ramenant la fin de leur mandat au 5 Avril 2021, « Moele-Bénin, PRD, DUD, UDBN, etc., iront aux élections pour équilibrer et donner plus de chance à l’Assemblée dans les débats contradictoires pour éviter ces erreurs suicidaires« , défend Claude Djankaki

Pour lui, « la mouvance manque de débats contradictoires et, au lieu de faire appel à des experts qui résistent aux pressions, c’est plutôt des experts partisans ou à la recherche de prébendes qui sont visiblement consultés« , se désole-t-il.

Il conclut en invitant les uns et les autres à l’honnêteté, car, selon lui, les 45 jours sont trop et constituent un piège au régime qui aligne la constitution sur les réformes au lieu de l’inverse.

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