Covid-19: les scientifiques de l’OMS jugent la théorie d’une fuite d’un labo chinois peu crédible

Dans un entretien avec L’Agence France Presse, le chef des experts de l’OMS, envoyés à Wuhan pour enquêter sur l’origine de la pandémie, a semblé mettre de côté, ce jeudi, la thèse de la fuite de laboratoire.

Peter Ben Embarek est un expert à la tête des scientifiques de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui se sont rendus en Chine, en janvier 2021. Leur mission, investiguer sur l’apparition du Covid-19; car, selon l’ancien président américain, Donald Trump, c’est la Chine qui aurait « laissé s’échapper le virus d’un de ses laboratoires, accidentellement ou non ».

La délégation s’est rendue, le mercredi 3 février, à l’Institut de virologie de Wuhan, dans le centre du pays. « La visite de l’Institut a été une étape importante pour comprendre d’où viennent ces histoires », selon ce spécialiste de la sécurité alimentaire, en poste à Pékin pour l’OMS, au début des années 2010.

L’Institut de virologie de Wuhan

Le centre possède, depuis 2012, un laboratoire de haute sécurité P3 (pour « pathogène de classe 3 ») qui étudie de nombreux virus, notamment les coronavirus. L’établissement dispose aussi d’un P4 (pour les pathogènes encore plus dangereux). C’est un laboratoire bien sécurisé capable d’« héberger des souches comme Ebola, et que l’OMS a pu visiter ».

D’après l’AFP, M. Ben Embarek affirme avoir eu, avec ses interlocuteurs chinois, des conversations « utiles pour comprendre leur position sur un certain nombre d’affirmations vues et lues dans les médias ».

Jusque-là, aucune preuve ne valide cette hypothèse. « Toutes ces conjectures feraient d’excellents scénarios pour des films et des séries », estime le chef des experts de l’OMS, joint au téléphone par l’AFP. Néanmoins, il assure « suivre la science et les faits pour tirer une conclusion définitive sur l’origine de la pandémie ». La mission assignée à la délégation à Wuhan prend fin, la semaine prochaine.

« On n’aura pas de réponses complètes sur l’origine du virus, mais ce sera un bon premier pas », avertit-il.