Macky Sall et son vilain souhait qui va effriter la démocratie sénégalaise

Par Casimir Vodjo le 28 Fév 2021 à 15:19

Accusé de viol et de menace de mort, l’opposant Ousmane Sonko a vu son immunité parlementaire levée par l’Assemblée Nationale. S’il est condamné, il apparaitrait comme un énième coup de grâce de Macky Sall sur la scène politique sénégalaise.

Pour atteindre ses objectifs, l’actuel chef d’Etat sénégalais ne recule devant rien. « L’homme qui s’est tiré des griffes de son prédécesseur Abdoulaye Wade sans une seule égratignure, ne lâche sa proie qu’une fois refroidie”. Il a développé des armes politico-judiciaires qui lui permettent d’affaiblir ses adversaires les plus redoutables.

S’il se réserve le droit de garder le supense sur ses ambitions pour un troisième mandat présidentiel, ses actes semblent nous montrer qu’il emboitera le pas à ses homologues Alassane Ouattara et Alpha Condé pour en son temps, former le « trio des fossoyeurs de la constitution ».

La liquidation voilée en marche, de son principal adversaire Ousmane Sonko, après celle des opposants Khalifa Sall, ex-maire de Dakar et Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, semble être la partie visible de l’iceberg. Macky Sall qui a promis « réduire l’opposition à sa simple expression », n’a certainement pas épuisé toutes ses cartes. Il est méthodique et stratège. Il l’a d’ailleurs prouvé lors de la présidentielle de 2019, à l’issue de laquelle, il s’est taillé le plaisir, de sélectionner ses propres adversaires.

Si le Sénégal est souvent cité comme un exemple de démocratie apaisée en Afrique de l’Ouest parce qu’il n’a pas connu de coup d’Etat militaire depuis le 4 avril 1960, date de son indépendance, il faut dire, que vouloir « réduire l’opposition à sa simple expression » est un vilain souhait, dont la concrétisation va sans doute, effriter les principes de la démocratie sénégalaise.

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