Niger: vers une crise post-électorale?

La tension est électrique à Niamey, la capitale nigérienne, depuis l’annonce des résultats provisoires du second tour de la présidentielle du dimanche 21 février 2021, donnant gagnant, le candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum. Dénonçant un hold-up électoral, les partisans du candidat de l’opposition, Mahamane Ousmane, ont opté pour des protestations de rue.

Commissariats et boutiques de présumés proches du pouvoir saccagés par des manifestants. Va-t-on vers une crise post-électorale au Niger? L’opposition nigérienne rejette les résultats provisoires publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) dans la soirée du mardi 23 février 2021.

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Elle revendique sa victoire et dénonce un hold-up électoral en faveur du candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum, qui, selon la CENI, a réuni 55,75% des voix exprimées contre 44,25% pour le candidat de l’opposition, Mohamane Ousmane.

« La compilation des résultats des PV en notre possession à travers nos délégués dans les différents bureaux de vote nous donnent gagnants avec 50,3 % des voix », a affirmé Mahamane Ousmane depuis son fief de Zinder, dans le sud-est du pays, dans un discours dont une vidéo a été reçue par l’AFP et authentifiée auprès de cadres de son parti.

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Ce mercredi matin, des heurts ont été enregistrés à Niamey, en particulier dans le quartier central du grand-marché où au moins une station d’essence Total a été vandalisée. Des altercations entre forces de l’ordre et les partisans du candidat de l’opposition ont été observées à Niamey. La situation est également tendue dans d’autres villes du pays.

Internet bloqué

Le Niger a été déconnecté du reste du monde depuis la matinée de ce mercredi 24 février 2021. Les autorités du pays ont décidé de la coupure de la connexion internet, suite à des manifestations éclatées mardi soir, après l’annonce des résultats provisoires par la CENI.

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L’opération de blocage, apprend-on, concerne les 4 opérateurs que compte le pays. Cette décision liberticide prise par le gouvernement nigérien génère des frustrations au sein de la société civile. « Nous avons été informés d’une coupure d’internet, moins de 24h après l’annonce des résultats provisoires du second tour de la présidentielle. Nous invitons les autorités à faire preuve de responsabilité et de respecter le droit d’informer et d’accès à l’info des citoyens », a déclaré la Ligue des Blogueurs et Cyber-Activistes Africains pour la Démocratie (AfricTivistes).

Le Niger s’apprête à opérer la toute première alternance politique de son histoire. Agé de 69 ans, le président sortant, Mouhamadou Issoufou, n’a pas tripatouillé la constitution de son pays pour prolonger son séjour présidentiel comme l’ont fait certains chefs d’Etats de la sous-région. Il a tenu à mettre fin à un passé fortement marqué par des putschs qui ont freiné le processus démocratique du pays.

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