Reckya Madougou: ses avocats justifient leur pessimisme sur l’issue de la procédure

Deux des membres du collège d’avocats, constitué par l’ancienne ministre de la justice et de la législation, ont tenu ce vendredi 5 Mars 2021 un point de presse sur la procédure enclenchée contre leur cliente devant la CRIET.

Cette conférence de presse se tenait à Cotonou au moment même où leur cliente devait une fois encore se présenter à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) à Porto-novo pour une nouvelle audition.

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Pour ne pas être accusés d’avoir abandonné leur cliente seule face à son destin, les deux conférenciers, Me Renaud Agbodjo et Me Paul Kato Attita, ont tenu à justifier leur posture.

D’emblée, Me Paul Kato Attita n’a pas caché sa peur bleue de la CRIET qui, selon lui, est une juridiction particulière dont la doctrine est fondée sur la répression. Cette juridiction, explique-t-il, n’existe pas qu’au Bénin mais on la retrouve dans beaucoup de pays où les régimes sont totalitaires.

Justifiant son absence aux côtés de sa cliente, Me Kato Attita a laissé entendre qu’il s’est montré franc en expliquant à sa cliente que si c’est la CRIET, qu’il ne pourra pas lui être d’une grande utilité.

« Je ne voudrais pas en accompagnant Reckya Madougou à la CRIET donner l’illusion à ses proches que je pourrais la défendre« , a affirmé Me Paul Kato Attita. Cet avocat au barreau béninois affirme avoir appris le droit et connait les procéures juridiques, mais quand il s’agit de la CRIET, « il ne croit plus en rien ».

C’est fort de ce pessimisme devant la juridiction d’exception que les deux avocats-conseils de Reckya Madougou n’ont pas effectué ce vendredi, le déplacement vers Porto-Novo. En lieu et place d’être aux cotés de leur cliente, ils ont préféré faire une conférence de presse.

Décrivant un peu comment se déroule la procédure à la CRIET, son confrère Renaud Gbodjo, évoquant le cas de Bio Dramane Tidjanou, a expliqué comment ils ont été driblés à la CRIET. Alors que, dit-il, on leur a donné la garantie d’être reçus par le procureur, ils sont assis toute la journée à attendre d’être appelés quand finalement quelqu’un est venu leur dire que le procureur ne les reçoit plus et que la présumée coupable est en direction pour la BEF.

A en croire les deux avocats, au niveau de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, les avocats sont parfois égarés parce que ne se retrouvant pas dans la procédure et ne comprenant pas grand-chose.

Me Renaud Agbodjo conclut sa déclaration ce vendredi en affirmant qu’il n’est pas en mesure de se prononcer sur l’issue de la procédure, c’est-à-dire si dame Reckya Madougou s’en tirerait ou si elle irait en prison.

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