Bénin – Mutinerie sous le régime Soglo: « C’était une démarche administrative », Colonel Pascal Tawès

Le sujet de la mutinerie sous le président Nicéphore Dieudonné Soglo a refait surface suite au retour au bercail du Colonel Pascal Tawès. Interrogé sur la question, il dit ne rien se reprocher et parle d’un « montage politique ».

Élu président de la République en 1991, Nicéphore Dieudonné Soglo avait entrepris une réforme de l’administration militaire. Très tôt, il y a eu des résistances, ce qui a conduit à une mutinerie au camp militaire Kaba en août 1992, à Natitingou.

On a pris une unité après avoir informé les chefs militaires.

Pascal Tawès.

Considéré comme le cerveau de cette mutinerie, Pascal Tawès ne voit pas les choses de la même manière. « Ce qui s’est passé au camp Kaba, c’était une démarche administrative. Avant de prendre le camp, les autorités militaires et paramilitaires étaient informées par des messages », a-t-il déclaré au micro de Frissons radio, ce mercredi 17 mars 2021.

Pascal Tawès fier de son acte…

Le Colonel à la retraite ne se reproche rien dans cette histoire et pense qu’il n’a pas de compte à rendre. « Il n’y a aucun compte-rendu à faire. Nous devons nous pardonner les uns et les autres. », a-t-il déclaré.

Je suis fier d’avoir fait cela. C’était une démarche dissuasive pour appeler les autorités à être regardantes envers l’institution militaire.

Pascal Tawès.

Aujourd’hui, il invite les uns et les autres à faire table rase du passé pour avancer ensemble. « C’est beaucoup plus un montage politique qui ne s’explique pas. Je n’en veux à personne; mais évitons de nous diaboliser. Vivons ensemble, allons ensemble, soyons en paix », a-t-il déclaré.

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Pascal Tawès dit avoir déjà pardonné à son niveau, et n’attend forcément pas le pardon de quelqu’un. Mieux, il reste disponible à discuter des détails de cette affaire. « Moi j’ai déjà tout pardonné et je n’ai pas besoin du pardon de quelqu’un. De toutes les façons, s’il y a des détails, je suis disposé à recevoir mes visiteurs au village », ajoute-il.

Bref rappel des faits…

La réforme administrative engagée par le président Nicéphore Dieudonné Soglo dans l’armée, quelques mois après son élection en 1991, n’a pas été très tôt acceptée de tous. Cette résistance a conduit à cette mutinerie au camp militaire Kaba.

Conduite par un groupe de militaires, associé au capitaine Pascal Tawès, la mutinerie a été très rapidement maîtrisée. Plusieurs arrestations ont été opérées, sauf Pascal Tawès qui avait quitté le pays, entre temps.

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Dans le lot des personnes arrêtées dans le temps, certains avaient été identifiés comme des proches du Général Mathieu Kérékou. C’est le cas du marabout Mohamed Cissé, qui avait été condamné à 10 ans de prison ferme et interdit de séjour pendant 20 ans au Bénin.

Pascal Tawès condamné et réhabilité…

Pascal Tawès, quant à lui, avait été condamné en 1994 par contumace avant d’être réhabilité. Le dernier poste qu’il a occupé, c’est celui d’attaché de défense à l’ambassade du Bénin à Washington. En février 2020, son nom a été cité dans une affaire de tentative supposée de coup d’Etat contre le régime Talon.

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