« La procédure lancée contre Madougou tend à dire qu’elle est déjà coupable et condamnée », Me Sadikou Alao

Au lendemain de l’arrestation de la candidate recalée des démocrates, au niveau du pont de Porto-Novo par un détachement des forces de l’ordre, le procureur spécial de la CRIET a tenu un point de presse de restitution d’étape de l’enquête préliminaire.

Cette sortie médiatique du procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) est critiquée par certains praticiens de droit.

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A la suite des avocats de la présumée terroriste qui ont critiqué, lors d’une conférence de presse, les déclarations du procureur Mario Mètonou, le président de Gerdess-Afrique, Me Sadikou Alao, s’en est égalment pris à la sortie du procureur.

Dans un entretien accordé à une télévision numérique de la place, le professionnel de droit pense que le procureur spécial a violé le principe de présomption d’innocence.

« Toute personne accusée bénéficie de la présomption d’innocence. De quelle présomption peut-elle bénéficier si le procureur spécial a déjà tiré les conclusions sur ce qu’elle a fait? », s’est interrogé le praticien de droit.

Pour Me Sadikou Alao qui ne dénie pas le droit au procureur spécial de faire le point de la procédure, il estime cependant qu’il devrait procédéer au préalable à la vérification en écoutant l’accusée.

« Comment on peut dire que la personne bénéficie de la présomption d’innocence sans qu’on l’ait convoquée pour l’entendre sur ce que d’autres individus prétendraient à son compte« , se demande Me Sadikou Alao.

Pour lui, la personne qu’on accuse d’avoir donné de l’argent, on peut la convoquer pour faire une confrontation. mais on n’a rien fait de cela mais on l’arrête de manière spectaculaire comme si elle était un bandit de grand chemin.

 » La procédure lancée contre elle tend à dire qu’elle est déjà coupable et condamnée. Dans un Etat de droit, une juridiction qui veut être crédible ne fait pas ça« , se désole l’avocat au barreau béninois.

L’activiste des droits humains et président de Gerdess-afrique, martèle qu’il sait de quoi il parle parce qu’il est lui-même un procédurier. Cette sortie médiatique a permis de coller une étiquette à une personne. Comment est-on sûr que ceux qui ont entendu ça de la personne auront le retour lorsqu’en fin de compte, elle n’est pas coupable ? Se soucie Me Sadikou Alao.

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