Manifestations meurtrières au Sénégal: à quand la fin de l’hémorragie?

Malgré les appels au calme et à la retenue, la situation ne s’améliore pas au Sénégal. De nouvelles manifestations ont été annoncées pour les trois prochains jours.

Le Sénégal est secoué par de violentes manifestations depuis mercredi, date de l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko pour trouble à l’ordre public. Plusieurs villes ou quartiers du pays, ont connu des affrontements d’une ampleur inconnue depuis plusieurs années, bien que la riposte policière semble se limiter essentiellement aux moyens anti-émeutes.

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A Dakar, la capitale du pays, les manifestations ont été d’une extrême violence assez inquiétante. Selon le ministre de l’intérieur Antoine Felix Diome, dont le domicile a d’ailleurs été saccagé et incendié par des manifestants en colère, quatre personnes ont perdu la vie, dans des manifestations ces derniers jours. A cela s’ajoute, les dégâts matériels, plusieurs blessés dans le rang des manifestants pour la libération d’Ousmane Sonko, comme du côté des forces de l’ordre.

Malgré les appels au « calme et à la retenue » de la CEDEAO et de l’ONU, les tensions ne sont pas retombées pour autant et risquent de s’envenimer dans les tous prochains jours. En effet, le collectif Mouvement de défense de la démocratie (M2D), comprenant le parti de l’opposant arrêté, des partis d’opposition et des organisations contestataires de la société civile a appelé « à descendre massivement dans les rues » à partir de lundi.

« Résistance »

« Une immense contestation a déferlé sur toute l’étendue du territoire sénégalais désavouant publiquement Macky Sall et son gouvernement devenus condescendants devant le peuple, déclare Ndèye Fatou Diop Blondin, représentante du mouvement M2D. Les menaces et les intimidations n’entacheront en rien la détermination du peuple sénégalais à se battre pour préserver sa démocratie. »

Le collectif réclame « la libération immédiate de tous les prisonniers politiques illégalement et arbitrairement détenus », le rétablissement du signal suspendu de deux chaînes de télévision accusées d’avoir diffusé « en boucle » des images des troubles, et une enquête sur ce qu’il appelle un « complot » du pouvoir.

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Selon LeMonde, l’arrestation d’Ousmane Sonko a provoqué la colère de ses partisans, mais aussi, disent de nombreux Sénégalais, porté à son comble par les frustrations suscitées par les conditions de vie depuis la pandémie de Covid-19. Dans la foule, beaucoup exprimaient leur ressentiment contre le président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, et la défiance envers la France, considérée comme un des principaux soutiens de ce dernier.

L’opérateur de téléphonie mobile français Orange a également fermé toutes ses agences. De nombreux locaux sous enseigne française (Auchan, Total, Eiffage…) ont été attaqués, pillés ou incendiés. Les manifestations se transportent ainsi, sur d’autres terrains qui risquent de les faire perdurer.

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