France: les militaires qui appellent au coup d’Etat risquent de lourdes sanctions

Le spectre de la « guerre civile » ou un coup de force militaire guette-t-il la France ? Les militaires en fonction, signataires de la lettre ouverte, vont recevoir « des sanctions disciplinaires militaires », en fonction de leurs grades, a annoncé mercredi le chef d’Etat-major des armées.

Après la vague de critiques et de consternation, place aux sanctions pour la tribune de Généraux qui appellent à « soutenir les politiques » qui œuvreront contre le « délitement » de la France. Le chef d’Etat-major des armées a décidé, mercredi 28 avril au soir, d’imposer « des sanctions disciplinaires militaires » aux dix-huit militaires signataires de la tribune publiée dans Valeurs Actuelles. 

Le Général François Lecointre a précisé au quotidien Le Parisien que les sanctions seraient « plus fortes pour les plus gradés ». « Je considère que plus les responsabilités sont élevées, plus l’obligation de neutralité et d’exemplarité est forte », a-t-il martelé. Les Généraux en « deuxième section » signataires – proches de la retraite mais qui peuvent toujours être rappelés – risquent pour leur part, « la radiation, donc la mise à la retraite d’office », a-t-il ajouté.

« Ces officiers généraux vont passer chacun devant un conseil supérieur militaire. Au terme de cette procédure, c’est le président de la République qui signe un décret de radiation », a précisé le Général Lecointre. « Je souhaite que leur mise à la retraite d’office soit décidée », a-t-il pour sa part relevé en évoquant « une procédure exceptionnelle », lancée à la demande de la ministre des Armées, Florence Parly, qui avait jugé leurs « actions inacceptables » et « irresponsables ».

Quand des ex-Généraux français appellent au putsch

Dans une tribune publiée dans l’hebdomadaire « Valeurs actuelles », mercredi, intitulée « pour un retour de l’honneur de nos gouvernants », des militaires pour la plupart retraités ou radiés demandent aux dirigeants français d’agir face à la menace d’une « guerre civile ». Dénonçant les « silences coupables » du gouvernement, ils insinuent que des militaires actifs pourraient être tentés de prendre les armes afin de remédier à ce « délitement » de la société.

Environ 1 500 militaires, dont une vingtaine de Généraux à la retraite, ont signé la lettre. Les ministres ont condamné la missive publiée dans un magazine d’extrême droite. La lettre a été publiée pour la première fois le 21 avril, le jour du 60e anniversaire d’un coup d’État manqué en France. « L’heure est grave, la France est en péril », ont déclaré les signataires.

La dirigeante d’extrême droite, Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle de l’année prochaine, a pris la parole pour soutenir les anciens Généraux. Mais la ministre en charge des Forces armées, Florence Parly, a tweeté : « Deux principes immuables guident l’action des militaires en matière de politique : la neutralité et la loyauté. » Elle avait auparavant prévenu que tout signataire encore en service dans l’armée serait puni pour avoir défié une loi qui lui impose de rester politiquement neutre.

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