« Tout ceci s’est passé devant moi », un témoin de bourrages d’urnes lors de la présidentielle se confie

Au Bénin, des images, dénonçant des fraudes au scrutin présidentiel et montrant des individus non encore identifiés, estampiller des bulletins de vote et apposer des empreintes en lieu et place des électeurs, circulent sur les réseaux. Après que le gouvernement, lors d’une conférence de presse, a promis de situer les responsabilités sur ces éléments, un témoin s’est confié à BENIN WEB TV sur cette situation qu’il a vécue le dimanche 11 avril 2021, en plein scrutin.

Des dénonciations de fraudes lors du scrutin présidentiel du 11 avril 2021 suscitent l’indignation au sein de l’opinion. Mais, en attendant le gouvernement qui a annoncé l’ouverture d’une enquête pouvant lui permettre de situer les responsabilités, un citoyen qui a vécue cette bien triste réalité a choisi de se confier à Benin Web TV. Pour préserver son anonymat, nous lui attribuons les initiales B. V.

« Tout ceci s’est passé devant moi-même dans mon désormais ex-centre de vote situé dans la commune de Tori Bossito », a-t-il fait savoir à BENIN WEB TV, avec un air triste. Selon ses confidences, vers la fin de la journée, on peut compter à peine une cinquantaine de votants sur les 400 environ, attendus dans son bureau de vote.

« Mais, à ma grande surprise, je constatai quelques minutes plus tard que les bulletins de vote inondaient l’urne, quand bien même il n’y a pas eu de votants. Dès que les agents du bureau de vote m’ont aperçu et m’ont vu venir, la panique est rentrée dans leur rang », a-t-il raconté.

Il continue et décrit en quelques mots la réaction des fraudeurs dès qu’ils l’ont vu. « Aussitôt, un Mr dont je tais l’identité, m’a approché pour me dire : ‘Mr V., n’y va pas, sinon ils ne pourront pas continuer. Nous le faisons pour le bien du quartier afin que les autorités pensent à nous' », dit-il.

A l’en croire, à peine finissait-il de lui parler que le chef village quitte les agents et vient le voir pour lui dire la même chose en ajoutant que « sans cela, nous ne pouvons avoir un bon taux de participation pour le président. Il faut l’aider et c’est notre devoir ».

« Je n’en revenais pas, puisque j’ai jamais vu quelque chose de pareil. J’entendais cela, mais je n’y croyais pas.
Si cela se passait dans les zones reculées, cette fois, cela s’est fait même en milieu urbain au regard de tous.

Le témoin BV

De sévères sanctions annoncées…

Face à la tollé, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Séverin Quenum, le Ministre de la Communication et Porte-Parole du Gouvernement, Monsieur Alain Orounla, et le Directeur de la Communication de la Présidence de la République, Wilfried Léandre Houngbédji, ont réagi, chacun en ce qui le concerne, lors d’une conférence de presse au lendemain du scrutin présidentiel.

« Nous avons le sentiment que c’est fait à dessein », a confié le ministre de la justice. Le garde des sceaux estime qu’une personne qui entreprend de frauder, de manipuler le vote ou les résultats du vote et qui se laisse filmer ostensiblement, ne le fait pas pour les résultats du vote mais pour la communication et l’image.

« Quoi qu’il en soit, que nous soyons en présence de fraude ou de simulation de fraude, ce qui s’est passé est suffisamment grave pour ne pas être sanctionné. »

Sévérin Quenum

Lors de sa sortie médiatique, le garde des seaux a rassuré avoir déjà instruit le procureur pour faire ouvrir immédiatement des enquêtes à l’effet de savoir les circonstances dans lesquelles ces faits se sont produits.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus