Une affaire de mal gouvernance ébranle le BEN d’Amnesty International Bénin

Le Conseil d’Administration d’Amnesty International Bénin est accusé de mauvaise gouvernance. Emmanuel Adjanon et son équipe sont accusés de violation des textes qui régissent cette organisation de défense des droits de l’homme.

La gouvernance à la tête d’Amnesty International Bénin porte des tâches noires selon certains membres de l’organisation qui donnent de la voix depuis plusieurs mois. La plus grave action du Conseil d’Administration contestée par les frondeurs dont Olivier Kiti porte la voix est relative aux multiples assauts subis par le Comité de Recours de l’Organisation de la part de l’équipe d’Emmanuel Adjnanon.

Selon Olivier Kiti, membre et ancien cadre salarié de l’ONG Amnesty International Bénin, le Conseil d’Administration et la Direction Exécutive se sont illustrés dans des agissements qui n’honorent pas l’Organisation. Trois principaux griefs sont portés contre l’équipe d’Emmanuel Adjanon dans ce dossier confié à la justice. En effet, il est reproché au Conseil d’Administration et à la Direction Exécutive la violation des statuts et règlement intérieur, la méconnaissance des valeurs, principes et normes de base de l’organisation et la défiance de l’autorité du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique.

Violation flagrante des statuts et du règlement intérieur d’Amnesty International Bénin

Les 21 et 22 décembre 2019, Amnesty International Bénin a tenu son Assemblée générale ordinaire. Mais selon Olivier Kiti, cette Assemblée générale n’a pas été faite dans les règles de l’art. Selon Olivier Kiti, Emmanuel Adjanon, président du Bureau Exécutif National a méconnu plusieurs dispositions des statuts de l’Organisation dont l’article 13.1 qui dispose: «L’Assemblée Générale est l’instance suprême d’Amnesty International Bénin. Elle se compose des membres du Bureau Exécutif National, des membres du Comité de Recours, des délégués des groupes et des membres individuels.». La violation de cette disposition a eu pour conséquence selon Olivier Kiti, l’exclusion des membres du Comité de Recours et des délégués des membres individuels ont été arbitrairement écartés de l’Assemblée Générale ordinaire 2019.

Mais avant ça, il y a eu « la suspension technique » du Comité de Recours au cours de la session ordinaire du Bureau Exécutif National (BEN) tenue le 21 septembre 2019. Etant un organe statutaire dont les membres avaient été régulièrement élus par l’Assemblée générale de l’association Amnesty International Bénin et dont les mandats électifs sont toujours en vigueur, il ne revenait pas au BEN de procéder à sa suspension. « Selon l’article 13.6 des statuts, seule l’Assemblée générale a pour attribution d’élire et de démettre les membres du bureau exécutif national et du comité de recours. En prononçant la suspension du comité de recours le 21 septembre 2019, le bureau exécutif national a outrepassé ses attributions, usurpé une prérogative statutaire de l’Assemblée générale et dénié aux membres du comité de recours, leur droit de participer d’office à l’Assemblée générale ordinaire de décembre 2019 », explique Olivier Kiti.

Par ailleurs, Emmanuel Adjanon et son équipe sont aussi accusés de la violation des articles 4, 5, 6 et 7 et 20 du règlement intérieur d’Amnesty International Bénin. Olivier Kiti dénonce la modification de ces articles par le BEN qui aurait arbitrairement fixé des critères dérogatoires auxdites dispositions. Ces nouveaux changements ont permis à seulement 24 délégués provenant de 15 groupes de participer à l’Assemblée générale ordinaire de décembre 2019, alors que l’Organisation compte officiellement 1 300 membres et 80 groupes.

Méconnaissance des valeurs, principes et normes de base de l’organisation mondiale Amnesty International

Les agissements du Bureau Exécutif National (BEN) sont considérés comme de la méconnaissance des valeurs et principes qui régissent Amnesty International dont relève Amnesty International Bénin. Selon Olivier Kiti, ces valeurs, normes et principes ont été bafouées lorsque le BEN a décidé d’exclure une partie des membres de la participation de l’Assemblée générale ordinaire. « Le Bureau Exécutif National a méconnu les valeurs, les principes et les normes de base de l’organisation mondiale Amnesty International », a-t-il précisé.

Il invite les dirigeants d’Amnesty International Bénin à se conformer aux normes et valeurs de l’Organisation en revenant aux fondamentaux de la démocratie, de la participation et de la non discrimination exigés par le mouvement international.

Défiance à l’autorité du Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique

Face au forcing du Bureau Exécutif National pour l’organisation de l’Assemblée nationale de décembre 2019, le Comité de Recours, par le biais de son président Benjamin Adé avait saisi le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. L’objectif était de suspendre temporairement l’organisation de ladite Assemblée en attendant l’issue de la procédure engagée devant la justice.

Malgré l’intervention du Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique (MISP), l’équipe d’Emmanuel Adjanon a foncé droit. En effet, par correspondance en date du 20 décembre 2019 que Benin Web TV a pu voir, le MISP a invité le Bureau Exécutif National présidé par Emmanuel Adjanon à surseoir à l’organisation de l’Assemblée générale, car sa tenue engendrerait des risques élevés de troubles à l’ordre public. Cet appel de l’autorité ministérielle n’a pas été entendu, car l’Assemblée générale a eu bel et bien lieu au lendemain de la correspondance du MISP.

Réaction de la partie accusée

Emmanuel Adjanon, président Amnesty International Bénin et Fidèle Kikan indexés dans les dénonciations d’Olivier Kiti se sont abstenus de répondre aux accusations portées contre eux. Contactés par l’équipe de Bénin Web Tv, les mis en cause refusent de se prononcer pour le moment sur le dossier.

La seule chose à retenir, c’est qu’ils disent avoir agi en conformité avec les recommandations des instances internationales de l’Organisation mondiale Amnesty International dont l’ONG Amnesty International Bénin est une entité nationale membre. Selon Fidèle Kikan, rien n’a pas été fait en violation des textes comme tente de faire savoir Olivier Kiti. Il a promis que la part de vérité du Bureau Exécutif National sera connue de tous au moment opportun.

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