Première tournée en Afrique : Quand le projet nucléaire ghanéen fait rêver Emmanuel Macron

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Dans les années 1950 à 1980, la France ayant exercé une forte emprise sur ses anciennes colonies par la puissance militaire pour installer des dirigeants en échange de compagnies françaises obtenant des contrats lucratifs, une politique baptisée “Françafrique”, les dirigeants français de ces dernières décennies à savoir, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont promis une nouvelle relation entre le continent noir et la France , mais dans les faits , rien n’a changé.

Mais Emmanuel Macron, né quelques mois après que le Djibouti ne devienne la dernière colonie française à obtenir l’indépendance, a montré peu d’inclination pour relancer les vieux réseaux qui ont lié des hommes d’affaires français et des agents de renseignement avec des politiciens africains. Ainsi, selon un diplomate français, “Nous avons un président qui n’a jamais connu les colonies et n’a jamais eu ces liens étroits avec les dirigeants de la région. Il a plus de liberté pour dire ce qu’il pense “.

L’abandon de “Françafrique” par la France a érodé les privilèges dont jouissaient autrefois des entreprises telles que Total, Orange et Areva, tout comme la mondialisation a ouvert le champ à la Chine et à l’Inde.

Quid du pays de  Kwame Nkrumah ?

Emmanuel Macron se rendra le 30 novembre au Ghana, une première pour un chef d’État français. “Le choix du Ghana illustre notre approche continentale et notre ambition de nouer des liens avec l’Afrique anglophone”, a fait savoir l’Élysée. Il y présentera une “nouvelle vision de la francophonie, moins défensive, mais comme facteur d’intégration entre pays d’Afrique francophones et anglophones”. Dès son arrivée à l’Elysée, le président a compris l’intérêt que suscitent les économies anglophones et a d’ailleurs à dessein choisi parmi les membres de son conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA), deux jeunes anglophones à savoir Yvonne Mburu, Kényane et Nomaza Nongqunga Coupez, Sud-Africaine.

Aux dires des diplomatiques français et des proches de Macron, tout porte à croire que la visite du président français au Ghana est anodine.

La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts…De Gaulle 

Emmanuel Macron terminera sa tournée dans l’ancienne colonie britannique du Ghana, un phare de stabilité dans la région qui échappe à la sphère d’influence traditionnelle de la France. L’ancien banquier d’affaires, qui parle couramment l’anglais reconnait les moindres  opportunités où elles se cachent. L’économie ghanéenne, 11ème sur les 53 pays africains , selon le classement Doing Business 2017, est une opportunité pour la France qui se veut plus que jamais agressive à cause de l’influence croissante de la Chine et de l’Inde dans ce pays. Le pays de Kwame Nkrumah avec ses ambitions d’avoir l’énergie nucléaire suscite l’intérêt de plusieurs puissances nucléaires qui se ruent déjà à la porte dont le russe Rosatom.

En effet,  le Ghana a eu un avis favorable de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour la mise en place d’une centrale nucléaire. Cette décision sanctionne des négociations sur cinq ans. Cette centrale nucléaire ghanéenne devrait avoir une capacité de 700 MW, ce qui viendrait renforcer la capacité nationale actuelle de 1960 MW d’origine hydroélectrique. D’après les prévisions la centrale nucléaire ghanéenne passera dans les années à venir à 1000 MW. Si le projet de loi est validé au parlement au début de l’année 2018 le Ghana rejoindra officiellement l’Afrique du Sud dans le bal des Etats utilisant l’énergie nucléaire. Alors, pourquoi ne pas permettre à Areva ou à EDF d’avoir ce marché ?Face aux propositions alléchantes des groupes chinois et russes, la France doit aujourd’hui redoubler d’effort pour avoir une place de choix dans ce projet, d’où l’appel à la diplomatie du numéro 1 de l’Elysée.