« Pourquoi aurais-je honte du président Gnassingbé Eyadéma ? » Faure Gnassingbé
C’est dans une interview accordée à Jeune Afrique que le président togolais Faure Gnassingbé, s’est exprimé au sujet de la crise à laquelle fait face son pays.
Dans cette interview exclusive, Faure Gnassingbé a opiné sur ce sujet d’actualité que constituent les mouvements de la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise.
Dans ces propos, il apparait clairement que le numéro un togolais n’est guère inquiet de ce mouvement qui, pour lui, est un vent continental qui souffle, non seulement au Togo, mais aussi sur tout le continent africain et ailleurs. De plus il assimile ce mouvement à « un mouvement terroriste ».
« Nous sommes en Afrique de l’Ouest, où sévit un arc de crise terroriste qui va du Mali au lac Tchad. Quand on voit au Togo, lors des manifestations, des gens brandir des kalachnikovs, quand on entend des imams appeler à l’émeute dans certaines mosquées, quand on exige des forces de l’ordre de réciter des versets du Coran pour avoir la vie sauve, cela interpelle. Surtout lorsque le parti à l’origine de ces manifestations est d’apparition soudaine et que ses circuits de financement sont opaques. » a déclaré Faure Gnassingbé.
[su_quote cite= »Le président Faure Gnassingbé »] »Dans un État de droit, le pouvoir ne se prend pas par la rue mais par les urnes »[/su_quote]
Mais si l’homme reconnait une certaine pertinence des revendications de la coalition, il ne pense pas du tout céder à certaines d’entre elles, qui pour lui, relèvent à de l’utopie. Ainsi, dit-il, « Dans un État de droit, le pouvoir ne se prend pas par la rue mais par les urnes ».
Qu’a t-a la constitution de 1992, il est inenvisageable d’y revenir. « Cette question a été vidée par les rédacteurs de cette Constitution eux-mêmes, qui ont expliqué lors d’un colloque qu’il était illusoire, inopportun d’y revenir et qu’il convenait d’aller de l’avant. La Constitution de 1992 était une Constitution partisane adoptée par une Assemblée monocolore. Elle a été rectifiée en 2002 par une autre Assemblée monocolore. Il fallait donc sortir de cette dichotomie des extrêmes et convenir d’un texte consensuel », s’est exprimé Faure Gnassingbé.
Mais non seulement, cette revendication de la coalition ne pourra être prise en compte, mais aussi, pas question de vouloir exclure qui que ce soit de la course après le référendum de la nouvelle constitution. Pour le président Faure Gnassingbé, cette réforme constitutionnelle ne sera pas rétroactive en ce qui concerne le nombre de mandats. Donc « tous les fils du Togo« , sans exception pourront se présenter aux élections de 2020.
De plus, le président Faure Gnassingbé se dit ouvert uniquement au dialogue. « Dialogue. Tout le dialogue. Rien que le dialogue. Il n’y aura pas de conférence. » a t-il déclaré.
Le président Faure ne fait pas d’amalgame, comme le font ses détracteurs, entre son règne et celui de son père défunt. Pour lui, pas question de parler de 50 ans de pouvoir. Son père a été président, et en tant que togolais, il a le droit de se positionner aux échéances électorales comme tout citoyen selon les textes en vigueur.
[su_note]Je suis le fils de Gnassingbé Eyadéma et j’en suis fier. Devrais-je changer de nom pour satisfaire certains ? Et lorsque j’entends mes pairs qui l’ont connu me parler de lui avec admiration, pourquoi aurais-je honte du président Eyadéma ?[/su_note]
En, effet, une coalition de 14 partis d’opposition organise des marches quasi hebdomadaires qui rassemblent des milliers, voire des dizaines de milliers de manifestants depuis début septembre, demandant la démission du président Faure Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005. Il a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans.
Notons que le gouvernement a déjà entamé les tractations pour la tenue très prochainement dudit dialogue entre opposition et gouvernement. Des consultations que la coalition des 14 partis d’opposition ont décidé de boycotter car selon elle il s’agit d’une » manœuvre de diversion ». Cependant, les deux associations de la société civile ont souhaité « ue ce dialogue soit celui qui nous apportera le changement de système de gouvernance tant désiré et conduira à une sortie pacifique et durable de la crise ».
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