Arabie Saoudite : des milliardaires séquestrés dans un hôtel de luxe pour 100 milliards de dollars de « rançon »

Début novembre 2017, le prince héritier d’Arabie Saoudite, et également vice premier ministre, Mohammed Bin Salman a lancé ce qui a été décrit comme « une campagne sans précédent contre la corruption et l’abus de pouvoir ».

Des raids ont été effectués au beau milieu de la nuit, capturant plus de 200 personnes, dont au moins 11 princes et des milliardaires parmi les plus grandes puissances du pays.

Le 4 novembre, ils ont été forcés de s’installer dans un palace, l’hôtel Ritz-Carlton, un établissement 5 étoiles, qui a l’habitude d’accueillir de nombreuses personnalités, dont des présidents et des rois.

« Ils ne croyaient pas à ce qui leur arrivait », a raconté un membre du « comité spécial »   anti-corruption à la BBC.  » Ils pensaient que ça ne durerait pas longtemps. Ils étaient furieux ». Si quelqu’un vous dit « vous êtes un voleur », c’est normal de se fâcher. Alors imaginez quand vous avez leur statut.

Pourquoi les détenir dans un hôtel et pas ailleurs ? Le comité anti-corruption avait peur qu’ils s’échappent. Ce palace était une solution pour les garder à l’intérieur. « Une réponse étrange, voire choquante », rapporte la BBC.

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Trois mois après, certaines personnalités ont été relâchées à la suite d’arrangements financiers supervisés par le procureur général d’Arabie saoudite. Le prince milliardaire Al-Walid ben Talal, qui détient 95% de Kingdom Holding Co, société ayant des intérêts notamment dans les géants américains Citigroup et Apple y est resté pendant plus de deux mois avant d’être relâché le 26 janvier.

Pendant toute cette période, le Ritz-Carlton est resté fermé au public.  Sur son site internet, le palace affiche par ailleurs des chambres disponibles à partir du 14 février. Une source ayant requis l’anonymat a indiqué à l’AFP que «des préparations sont en cours pour ouvrir en février», mais elle n’a pas fourni d’autres précisions.

Au moment des arrestations en novembre, de nombreux internautes avaient ironisé sur cette « prison dorée », composée de suites majestueuses, d’interminables corridors et de salles de bal où se sont côtoyés chefs d’Etat et VIP’s du monde entier.