Françafrique : Vincent Bolloré dans le collimateur de la justice française pour corruption
Selon le magazine Challenges relayé par rfi, l’ex-patron de Canal plus, Vincent Bolloré serait dans le collimateur de la justice française pour ses affaires en Afrique. Il pourrait être entendu sur deux affaires précises que sont les conditions de reprise de la concession du port de Conakry, en Guinée, et d’un terminal à conteneurs du port de Lomé, au Togo.
Le puissant patron du très puissant groupe Bolloré Africa Logistics, l’incontournable société en Afrique, pourrait être inquiété par la justice. Selon ce que rapportent Challenges et rfi, les juges d’instruction du pôle financier sont aux trousses de monsieur Bolloré et mènent une enquête sur ses activités en Afrique. Les deux médias relaient l’information selon laquelle, une perquisition avait déjà été menée en avril 2016 au siège du groupe Bolloré dans le cadre de cette enquête. Toutefois, « le groupe Bolloré a indiqué n’avoir reçu aucune convocation visant les des membres de sa direction », a fait savoir rfi.
Les faits
Alpha Condé, le président guinéen a confié la concession du terminal à conteneur du port de Conakry au groupe Bolloré en 2011 après y avoir écarté Getma qui devrait le faire. Or, pendant la campagne pour la présidentielle, l’actuel président, alors candidat, avait pour conseillé, Jean-Philippe Dorent, un haut dirigeant de l’agence de publicité Havas où Vincent Bolloré était actionnaire.
Sous d’autres cieux et dans presque le même contexte à la même époque, c’est ce même Jean-Philippe Dorent de l’agence Havas qui a pris en charge une partie de la communication de Faure Gnassingbé alors que ce dernier battait campagne pour se faire élire à la tête du Togo. « Quelques mois plus tard, Bolloré reçoit la concession du terminal à conteneur du port de Lomé au détriment de Jacques Dupuydauby », rapporte rfi.
Les soupçons, l’enquête et l’attente
Cette « drôle » de coïncidence a attiré l’attention de la justice française qui a tout de suite soupçonné Bolloré d’avoir profité des services de Havas pour se faire octroyer en contrepartie, les marchés dans ces pays. Une enquête a donc été ouverte par cette justice pour élucider cette affaire et obtenir la preuve qu’il y a peut-être eu « corruption d’agent public étranger ».
Le magnat de la logistique en Afrique affirme pour sa défense que ces marchés ont été gagné honnêtement suite à la reconnaissance par ces deux pays, de sa compétence et de son expertise dans ces domaines. On ne sait pas encore si Vincent Bolloré sera convoqué devant les juges pour se faire entendre même si la probabilité est forte que cela arrive ; en attendant, le groupe dit n’avoir reçu aucune convocation visant sa direction.
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