Bénin – Affaire cnss: le fsp dénonce le maintien en détention de Metongnon (communiqué)

L’audience prévue pour le 22 mai 2018 et devant se prononcer sur l’exception de nullité  dans le procès contre Laurent METONGNON et ses co-accusés Saliou YOUSSAO, Edouard ADEGOKE et consorts s’est effectivement tenue ce jour. Au lieu de la libération attendue, légitime et respectueuse de la loi de ces prévenus, le juge AZO a décidé le report du procès pour le 05 juin 2018.

Or, le 08 mai 2018, faisant suite à la décision DCC 18-098 du 19 Avril 2018, de la Cour Constitutionnelle, décision claire et sans équivoque  déclarant  contraires à la Constitution le rapport du Conseil des ministres, base des poursuites contre les mis en cause ainsi que les agissements du procureur de la République, les avocats de la défense avaient soulevé le fait que la base et la procédure ayant conduit à la poursuite et à la détention étant déclarées nulles par la Cour Constitutionnelle, les intéressés devaient être libérés immédiatement. C’est cela l’exception de nullité. Le juge AZO avait renvoyé le délibéré sur cette demande d’exception de nullité à ce jour 22 mai 2018.

Les décisions de la Cour constitutionnelle, selon l’article 124 de la Constitution « s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes autorités civiles, militaires et juridictionnelles ». La décision DCC 18-098 du 19 Avril 2018 a été communiquée au gouvernement et au tribunal. Le peuple était en droit d’attendre que ces pouvoirs publics et ces autorités juridictionnelles s’y soumettent en reconnaissant l’exception de nullité et en libérant du coup Laurent METONGNON et ses co-accusés.

Mais c’est à toute autre chose qu’il a été donné au peuple de constater. L’exception de nullité a été rejetée par le juge AZO et le procès renvoyé encore dans quinze jours, au 05 juin 2018 pour communication des dossiers. La demande insistante de l’ouverture immédiate des débats faite par la vingtaine d’avocats sur ce dossier que tout le monde sait vide a été rejetée par le ministère public et le juge AZO, de même que la libération provisoire des prévenus.

Le monde entier peut voir, par le maintien au mépris de la décision de la Cour Constitutionnelle, des poursuites et détention de Laurent METONGNON et de ses co-accusés, qu’il existe bel et bien des détenus politiques au Bénin.

Encore une fois l’arbitraire et l’ignominie ont été mises en œuvre au détriment du droit. Encore une fois, l’Etat de non droit avec le piétinement de la décision de la Cour Constitutionnelle,  est mis en œuvre pour continuer la torture contre des détenus politiques.

Le FSP dénonce cette forfaiture du pouvoir dictatorial et de la justice à ses ordres. Le FSP  appelle l’opinion publique nationale et internationale à dénoncer cet « exploit » des DJOGBENOU et TALON.

Partout levons-nous contre la dictature en action ! Liberté pour Laurent METONGNON et ses co-accusés

Cotonou le 22 mai 2018

Le Front pour un Sursaut Patriotique