Zambie : le fils de l’ancien président Frederick Chiluba arrêté pour vol de téléphone

Reconnu coupable de vol d’un téléphone Samsung S7 Edge, évalué à 843 $, un vol qui a eu lieu l’année dernière, Frederick Chiluba Jr, le fils de l’ancien président Zambien, a été conduit en prison.

La peine a été prononcée par un tribunal du pays qui a condamné Frederick Chiluba Jr a huit mois d’emprisonnement assortis de travaux forcés pour avoir volé un téléphone portable, rapporte bbc jeudi.

D’après les enquêtes du tribunal, Chiluba Jr avait volé l’appareil à une femme, Brenda Chisha, le 2 septembre 2017 et l’avait vendu pour de la drogue dans un bidonville de la capitale zambienne, Lusaka. En rendant son jugement aujourd’hui, le magistrat de Lusaka, Nthandose Chabala, a déclaré qu’elle avait confié à Chiluba Jr une peine privative de liberté comme moyen de dissuasion aussi bien pour lui que pour d’autres délinquants potentiels.

Frederick Chiluba Jr est le fils de l’ancien président zambien, Frederick Chiluba qui a dirigé la Zambie de 1991 à 2001. Il était lui-même poursuivi pour des accusations de corruption et de détournement en 2002 mais a été acquitté après un procès qui duré près de six ans.

En 2007, il a été reconnu coupable de fraude par un tribunal de Londres et a reçu l’ordre de rembourser 58 millions de dollars (36 millions de livres sterling) de fonds détournés, mais la décision n’a jamais été appliquée en Zambie.

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Pierre Claver Ouedraogo

AFRIQUE TRIBUNES ET DE MON OBSERVATOIRE

VOL D’UN PORTABLE SAMSUNG DE 843 $ EN ZAMBIE :
FREDERICK CHILUBA JR, ECROUE…

Modeste Dossou,

question à un sou : si en terre africaine de Zambie, Frederick Chiluba était toujours au pouvoir, son fils bien-aimé Frederick Chiluba Jr aurait-il été appréhendé par la police, arrêté puis écroué à la prison civile de Lusaka pour le vol réel ou supposé d’un téléphone Samsung S7 Edge, évalué à 843 $ US (421.500 francs CFA environ) ?

La réponse est non.

On s’en doute, ce n’est pas parce que l’ancien président de la république zambienne n’est pas friand d’une bonne administration de la justice. Ce n’est pas non plus parce qu’il n’aurait jamais souhaité que la loi fût appliquée à son fils dans toute sa rigueur.

Non.

Pendant qu’au bord du découragement et le cœur en feu, il serait en train de garder la tête froide, sans rien dire ni acte faire, certains de ses proches qui occupent d’importantes fonctions au sein de l’administration publique (police et justice) se seraient arrangés pour élargir le petit délinquant et le faire disparaître pendant un bon moment de la scène publique. Le temps que l’opinion se calme.

Ils l’auraient fait au motif simpliste que c’est très humiliant pour le chef de l’Etat et toute sa descendance. Tout en se tenant prêt à envoyer en tôle tout individu sans bras long qui aurait volé un poulet ou un téléphone portable cinquante fois moins cher.

Très reconnaissant envers eux, le président de la république zambienne les aurait fortement récompensés, soit par des décorations, soit par des pièces sonnantes et trébuchantes, soit par des nominations à des postes et grades élevés dans leurs sphères de compétences.

EN AFRIQUE, IL Y A DES NOMS DE FAMILLE QUI SAUVENT…

D’ailleurs, chez nous en Afrique, les grands commis de l’Etat examinent à la loupe les noms de famille avant de sévir contre certains délinquants à la faute avouée. Même quand ces derniers sont d’indécrottables récidivistes connus.

Généralement, ils prennent ces précautions pour éviter d’écoper un jour de sanctions administratives et disciplinaires farfelues, d’affectations arbitraires, etc.

Dans le pire des cas, il arrive même que les fonctionnaires qui font correctement leur travail, c’est-à-dire de manière impartiale, soient habilement piégés, arbitrairement arrêtés pour des fautes fabriquées de toutes pièces, jugés à la va-vite, injustement condamnés et jetés en prison.

D’autres mêmes perdent la vie quand les grands manitous du moment les jugent détenteurs d’informations gênantes pour leur gouvernance autocratique rythmée par Dame-injustice. Sacrée Afrique !

Jeudi dernier, en prononçant tranquillos la peine privative de liberté de huit mois assortie de travaux forcés à l’encontre de Frederick Chiluba Jr, le tribunal de Lusaka sait que rien ne peut lui arriver. Absolument rien.

Surtout que les enquêtes dudit tribunal avaient déjà prouvé que Frederick Chiluba Jr avait volé l’appareil à une femme du nom de Brenda Chisha, le 2 septembre 2017 et l’avait vendu pour de la drogue dans un bidonville de la capitale zambienne.

UNE CONDAMNATION SYMBOLIQUE POUR LUTTER CONTRE LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE ?

Mieux, en vidant son délibéré en son âme et conscience, la juge de Lusaka, Nthandose Chabala, a déclaré avoir décidé dans l’unique souci de dissuader Chiluba Jr et d’autres délinquants potentiels de s’adonner à des vols de cette nature. Verdict pour la valeur d’exemple donc !

Verdict dont devraient s’inspirer tous les princes gouvernants de la planète afin de veiller, plus que par la passé et comme à la prunelle de leurs yeux, à donner une éducation saine et exemplaire à leurs progénitures.

En attendant, force est de constater que tel n’est pas le cas sous nos tropiques. Quand certains des nôtres occupent de hautes fonctions dans l’administration, ils ne font pas surveiller étroitement leurs rejetons, proches parents, collaborateurs et amis.

D’ailleurs, pour se donner bonne conscience, ils prétextent manquer de temps pour surveiller ces gens qui leur sont chers. Alors que lors de certains conseils de famille, de cabinet et d’administration, ils peuvent les mettre sévèrement en garde contre certains comportements antisociaux susceptibles de les éclabousser tous.

Puissent-ils seulement fermer les yeux sur certaines interpellations de leurs proches qui se droguent à longueur de journée, volent, arnaquent, escroquent, violent de jeunes filles, pillent les ressources qui leur sont allouées pour promouvoir le développement ? Ils rendraient alors service à toute la société (eux-mêmes et les délinquants y compris.)

Ce n’est peut-être pas demain la veille. Mais, comme les populations africaines sont de plus en plus révoltées contre les injustices criardes des dirigeants de la planète et des fils à papa, la donne va changer plus rapidement que d’aucuns le pensent.

DES « EN-HAUT-DE-EN-HAUT » ET DES « EN-BAS-DE-EN-BAS »…

Fortement relayées par les organes de presse traditionnels et les réseaux sociaux du Net, les frasques des « en-haut-de-en-haut » gênent, fâchent et décident certains grands décideurs à décider à leur place. Dans le bon sens, mais souvent via des méthodes musclées et peu recommandables.

Les « en-bas-de-en-bas » semblent en tout cas décidés, comme jamais encore, à prendre leur revanche sur les OPJ (officiers de police judiciaire), les juges, les grands commis de l’Etat qui refusent de sévir contre les prédateurs de la société de manière impartiale, au même titre et au même degré.

Dans la capitale zambienne, Lusaka, et à l’intérieur du pays, les compatriotes de Frederick Chiluba Jr se demandent si cet enfant n’est pas le digne fils de son père, l’ancien président zambien, Frederick Chiluba qui a dirigé la Zambie de 1991 à 2001.

La raison ? : en 2002, il était lui aussi poursuivi pour des accusations de corruption et de détournement. Certes, il avait été acquitté après un très long procès qui duré près de six ans. Mais entre temps, précisément en 2007, il avait été reconnu coupable de fraude par un tribunal de Londres.

Malheureusement pour le trésor zambien, l’ordre de recettes d’un montant de cinquante huit millions (58.000 000 $ US), soit la contrevaleur d’environ 29.000 000 000 de francs CFA restera lettre morte.

D’où cette question lancinante: la Zambie, parviendra-t-elle à appliquer cette sentence londonienne un jour, permettant ainsi aux contribuables de récupérer ces fonds détournés par l’ancien homme fort du pays ?

Silence et boule de gomme. Pour le moment. Et place à une petite peine d’emprisonnement de huit mois assortie de travaux forcés à l’encontre de Chiluba Jr. Un verdict bien accueilli par les lusakais.