Bénin – la privatisation du COUS-AC est une mesure criminelle et antisociale, selon l’UNSEB

Les services sociaux offerts aux étudiants par le biais du Centre des œuvres universitaires et sociales de l’Université d’Abomey-calavi (COUS-AC) seront sous peu confiés à des structures privées. Ainsi en a décidé le conseil des ministres en sa séance du 13 juin 2018. Une décision qui ne rencontre pas l’adhésion de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (UNSEB). A travers un communiqué rendu public ce lundi 18 juin 2018, elle fustige cette mesure qu’elle qualifie de criminelle et antisociale.

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Lire ci-dessous le communiqué

Union Nationale des Scolaires et Etudiants du Bénin (UNSEB)
Bureau Exécutif National

PRIVATISATION DES ŒUVRES UNIVERSITAIRES ET SOCIALES PAR LE GOUVERNEMENT DE PATRICE TALON
Une mesure criminelle, antisociale et inadmissible!

Le conseil des Ministres du mercredi 13 juin 2018 sous la présidence effective de Patrice TALON a décidé de la privatisation des œuvres universitaires et sociales. En effet, les services de restauration, de transport, d’hébergement et de soin des étudiants du Bénin ne seront plus assurés par le Centre des Œuvres Universitaires et Sociales (COUS). Ainsi désormais, ce sont des structures privées qui en assureront le contrôle et ceci à compter de la rentrée académique 2018-2019.

Face à cette liquidation des œuvres universitaires et sociales, l’on se demande si le gouvernement et son chef ont réellement cerné le sens de la mission dévolue à cette institution universitaire. Tout le monde sait que le COUS est institué pour assister les étudiants issus des couches pauvres en vue de leur garantir un minimum de condition vie et d’étude. Ainsi, confier une telle structure aux privés, c’est la détourner de son rôle d’assistante sociale. Car au privé, il est connu de tous que c’est le maximum de profit. Il n’y a donc pas du social au privé. Ceci étant, qu’est-ce qui peut alors justifier cette mesure gouvernementale qui consiste à privatiser le COUS ?

Cette mesure de privatisation des prestations des œuvres universitaires et sociales obéit au plan de la politique gouvernementale de liquidation des entreprises et autres secteurs stratégiques d’activités étatiques du Bénin. A la suite de l’affermage et de la mise en concession de certains hôpitaux publics, de la gestion déléguée du Port Autonome de Cotonou au Port d’Envers Belge, de la liquidation du parc de Penjari aux Sud-Africains c’est au tour du Centre des Œuvres Universitaires et Sociales (COUS) d’être liquidé. Comme cela s’est passé dans certains pays de la sous-région, la privatisation du secteur social exclu du coup les enfants des parents pauvres de l’université. Car, avec l’intervention des privés les prix des prestations ont connu d’augmentation.

Et lorsqu’on voit agir l’homme d’affaire qu’est Patrice TALON au sommet de l’Etat à travers sa politique de privatisation sauvage des entreprises nationales, il n’y a donc pas de doute à conclure qu’il est au service de ses entreprises et de son clan. Derrière donc les privatisations sauvages se cachent certainement des sociétés écrans au service de Patrice TALON et alliés.

Ainsi, pendant qu’au Sénégal par exemple, le pouvoir de SALL est obligé d’augmenter les bourses et secours, de diminuer les frais de restauration et de transport, TALON s’attaque frontalement aux enfants de parents pauvres avec des mesures les plus ignobles. Cela est inacceptable et les élèves et les étudiants du bénin ne sauraient accepter une telle forfaiture.
La direction de l’UNSEB appelle par conséquent, tous les élèves et étudiants du Bénin à se lever pour rejeter ces mesures assassines.
NON à la privatisation du COUS !
Cotonou, le 15 juin 2018
Pour le BEN/UNSEB
Le Secrétaire Général,

Damien DEGBE