« La vraie plaie de l’Afrique, ce sont ses politiciens »

La politique en Afrique est devenue le moyen le plus sûr de devenir subitement super riche, fortuné. Les hommes politiques jadis, ont perverti le sens même de l’action politique, du militantisme politique et se sont adonnés à de la gabegie au sommet de l’Etat, en toute impunité. La politique en Afrique est-elle différente de celle des autres continents ? Que faire ?

Des questions qui devraient normalement avoir des réponses claires et précises. Les africains diront que la politique faite par les élites et autres personnalités politiques du continent, ne ressemble en rien à une politique qui participe ou plus tôt qui construit et développe une nation. Ceci s’explique par les nombreux politiciens du continent qui s’enrichissent sur le dos des populations en leur faisant des promesses sur l’imaginaire ou l’abstrait.

Ailleurs ils ne sont pas parfait ces politiques, mais le bon sens, le patriotisme et la maturité démocratique de leur Etat ne permet pas d’exagérer dans certains comportements. Mais pourquoi parler de patriotisme quant on sait tous qu’il s’agit d’un simple mot qui n’existe même pas dans le dictionnaire du politique africain? Pourquoi mentionner le bon sens si ces personnes n’en possèdent pas ?

Mentir au peuple, voler les ressources de l’Etat et s’allier aux puissances étrangères pour déstabiliser leur propre pays, c’est presque le quotidien des hommes politiques africains. Ils se foutent de la situation de précarité du peuple et ne pensent qu’à s’enrichir sur son dos. Ils se disent intellectuels alors que ce ne sont que de vils tricheurs et menteurs. Ils y en a qui en ont même perdu leur honneur et leur crédibilité, mais tant que les poches se remplissent, on pense pouvoir acheter le respect.

De toutes les façons, un homme d’Etat, l’avait déjà dit jadis avant de mourir, « les intellectuels africains sont des tarés ». il faut repenser la façon de faire la politique en Afrique. Pour cela, il est important de commencer par éduquer le peuple, faire changer de mentalité aux futurs politiciens, ceux qui existent déjà ne pouvant plus être formatés, afin que cette nouvelle génération se soucie un peu du peuple, du développement et du bien-être des africains.

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Pierre Claver Ouedraogo

DE MON OBSERVATOIRE ET AFRIQUE TRIBUNES

DE LA GESTION DU CONTINENT AFRICAIN PAR DES POLITICIENS TARÉS: A QUI LA FAUTE ?

Modeste Dossou,

et si la vraie plaie de l’Afrique n’était pas seulement ses politiciens dont vous parlez mais l’ensemble des faiseurs de rois parmi lesquels les organisateurs d’élections et les électeurs eux-mêmes ?

Dans les années 80, Amadou Thiam, alors ministre de l’information du vieux bélier de Yamoussoukro, Félix Houphouët Boigny, aimait répéter qu’un homme politique ou un ministre riche ne peut qu’avoir volé.

Avant lui, la quasi-totalité des présidents américains l’avaient également toujours répété à tous vents, assez fort pour se faire entendre. Encore qu’au pays de l’Oncle Sam, aucun candidat démuni ne peut être autorisé à briguer la magistrature suprême.

En France, le général-président Charles de Gaulle était viscéralement opposé à l’enrichissement illicite des hommes politiques. Pour montrer que l’on peut servir son pays sans voler, sans s’en servir, il donnait toujours le bon exemple au sommet de l’Etat.

Au Bénin, alors qu’il était le ministre de l’économie et des finances au sein du gouvernement de transition chapeauté par Nicéphore Dieudonné Soglo, le regretté Idelphonse William Lémon ne passait pas non plus par quatre chemins pour clouer au pilori les prévaricateurs des fragiles économies africaines.

Un jour de l’An de grâce 90, il avait même osé déclarer publiquement que les douaniers béninois sont tous des voleurs ! Evidemment, cette déclaration à l’emporte-pièce lui avait valu des volées de bois vert doublées de la prévisible réticence des douaniers à voter en sa faveur lors de la présidentielle !

Mais ce brillant économiste qui avait fait ses preuves à l’international, particulièrement au bord de la lagune ébrié, n’en avait cure ! D’ailleurs, il s’était présenté à la magistrature suprême pour émietter les voix de son mentor Nicéphore Soglo.

Au Ghana, le capitaine d’aviation Jerry John Rawlings, arrivé à la tête du pays à la faveur d’un putsch retentissant, avait tout simplement fait application des textes de la République régissant les enrichissements illicites, les délits d’apparence et les détournements crapuleux de deniers publics.

Et comment ?

Eh bien, en ordonnant l’exécution publique (au poteau) de tous les officiers généraux et supérieurs de l’armée pourris, de leurs complices véreux issus de diverses autres couches socioprofessionnelles, notamment des commerçants et des hommes d’affaires.

Faut-il le noter, tous ces suppliciés fusillés en public (à la grande satisfaction des populations africaines ?), avaient contribué de beaucoup à l’appauvrissement graduel du Ghana, pourtant autrefois bien géré par le panafricaniste Dr Kwame Nkrumah affectueusement surnommé l’Osaghefo par ses compatriotes.

Leur gloutonnerie extravagante avait plongé l’ancienne Gold Coast dans une quasi-cessation de paiement, à cause notamment des graves pénuries (au niveau des produits de première nécessité notamment) alors orchestrées de main de maître par « ces apatrides d’un autre genre. »

Au Burkina Faso, le capitaine-peuple Thomas Noël Isidore Sankara était parvenu, bon an mal an, à opérer de profondes réformes institutionnelles. Grâce au Conseil national de la révolution, organe suprême, à l’action conjuguée des CDR (Comités de défense de la révolution) et des TPR (tribunaux populaires de la révolution).

DES MESURES D’AUSTÉRITÉ DRASTIQUES AU GHANA, AU RWANDA, AU BURKINA FASO,…

En quatre ans, précisément du 4 août 1983 au 15 octobre 1987, Thomas Sankara et son peuple étonneront ainsi le monde entier en réalisant d’importants travaux d’intérêt commun. Allant même jusqu’à réussir pour la première fois en Afrique une politique d’autosuffisance alimentaire et les meilleures opérations de vaccination, sans l’aide de partenaires étrangers.

Mousquetaire de la révolution burkinabé, Thom Sank sera froidement assassiné le 15 octobre 1987 par des inconnus qui courent toujours (depuis 31 ans !), parce qu’il refusait que les élites ne dupent et ne volent le peuple !

Dans le souci de redresser véritablement, durablement, voire de manière pérenne, son pays meurtri par l’un des génocides les plus cruels au monde, l’ancien chef rebelle rwandais Paul Kagamé, aura pour sa part pris le taureau par les cornes.

En mettant en œuvre des mesures très drastiques dans le domaine de la gestion des ressources publiques. Au Rwanda, des fonctionnaires ont beau être gourmands et égocentriques, ils ne peuvent contraindre les pouvoirs publics à leur rétrocéder plus de 30% des ressources de l’Etat.

Non et non !

Ils le voudraient et pleureraient de toutes les larmes de leurs corps qu’ils ne le pourraient ! Ils manifesteraient tous les jours de la semaine, occupant les rues, cassant et incendiant tout sur leur passage qu’ils ne le pourraient !

Pour la bonne et simple raison que le bon exemple est donné par le chef de l’Etat lui-même, les présidents d’institutions, les ministres, les directeurs centraux, généraux, régionaux, provinciaux, départementaux, bref, tous les dépositaires du pouvoir d’Etat. Ce, jusque dans les hameaux les plus reculés du pays.

Rien à voir donc avec les innombrables politiciens pillards qui continuent, au XXIème siècle, à s’octroyer des avantages faramineux sous nos tropiques:

– grosses cylindrées dévoreuses de carburant ;

– baux administratifs aux coûts exorbitifs ;

– salaires, émoluments et autres indemnités par trop élevés, voire insultants, se chiffrant à des millions de francs CFA par mois ;

– intrusions intolérables dans les affaires judiciaires ;

– placements des leurs dans les sphères de l’administration publique ;

– interventionnismes intempestifs dans tous les domaines de la vie publique ;

– musellements de l’opposition démocratique, de la presse, d’activistes des droits humains et de la société civile, de dirigeants syndicaux ;

– censures intolérables d’émissions de radio, de télévision, d’écrits ;

– achats constants de consciences via d’interminables consultations des forces vives de la nation et des foras budgétivores ;

– implications très fréquentes et intéressées des dépositaires de rites, us et coutumes par les pouvoirs publics dans la gestion des affaires gouvernementales, etc.

Pire, tout en maintenant leurs positions de gestionnaires voraces et cupides, ils veulent pourtant donner des conseils de bonne gouvernance à certains des leurs, tout aussi égocentriques. Or, tous, autant qu’ils sont, luttent beaucoup plus pour se servir de l’Etat que pour le servir.

Mais alors, constat des plus amers: dans la plupart de nos pays africains, les agents publics de l’Etat ne représentent généralement que 0,99% de la population. Malheureusement, ce sont eux les élites qui peuvent tout comprendre, décider de tout et faire plier le reste du petit peuple.

EN AFRIQUE, LES AGENTS PUBLICS DE L’ETAT DICTENT LEURS LOIS AU RESTE DU PEUPLE !

Sans vergogne, ils accaparent donc toutes les richesses nationales, se les partagent au gré du vent et dictent leurs lois au reste de la population, peu éduquée, analphabète et ignorante. Avec la généreuse bénédiction des élus de la nation siégeant à l’Assemblée nationale.

Non seulement, grâce à l’argent du contribuable qu’ils acquièrent par le truchement de fonds communs mais aussi par des détournements, certains agents publics se la coulent douce, pis, ils narguent dans tous les coins de rue les pauvres paysans, les commerçants, les élèves et les étudiants.

Or, dans nos pays, les vrais créateurs de richesses sont ces gens-là et non pas les seuls agents publics de l’Etat (à peine 1% de la population active). C’est pourquoi, très souvent, les élèves et les étudiants refusent d’assister les bras croisés à la dangereuse hypothèque de leur avenir orchestrée par ces derniers.

Ils organisent par conséquent des grèves et des sit-in en vue d’obtenir, des princes gouvernants, de meilleures conditions de vie et d’études. Avec juste raison, pourrait-on dire.

En effet, ne sont-ils pas censés être la relève de demain ? Ne méritent-ils donc pas d’être choyés comme les paysans dont les produits de la terre nourrissent plus de 90% de nos populations urbaines et rurales ?

LE VRAI DRAME DE L’AFRIQUE RÉSIDE DANS L’INSOUCIANCE BON ENFANT DE SES ÉLITES…

Le drame de l’Afrique, c’est que pris individuellement, nos cadres et nos intellectuels sont très brillants, réfléchis, nationalistes, déterminés et poignants. Mais, une fois regroupés au sein de partis et de formations politiques, ils deviennent des « je-m’en-foutistes » sans foi ni loi prêts à piller leurs pays. Sans la moindre pitié !

Quand vous leur en faites le reproche, ils vous répondent invariablement et, toute honte bue, que sous nos cieux « il en a toujours été ainsi depuis la nuit des temps » et qu’à eux seuls, ils ne peuvent « refaire le monde. » PARDI !

Exit donc les idées généreuses ayant prévalu pendant tout leur cursus scolaire et universitaire ? Même les anciens purs et durs du communisme, du socialisme et de la social-démocratie se muent bêtement en véritables capitalistes et libéraux voraces prêts à croquer du contribuable !

Généralement, ils sont même plus dangereux que les anti-communistes. Mais, comme ils sont passés maîtres dans l’art de séduire les populations votantes par de grandes formules populistes, ils parviennent, grâce à quelques billets de banque détournés ou empruntés au noir à retourner la situation à leur faveur.

Le hic dans tout ça, c’est que sous nos tropiques, même si quelqu’un tue son meilleur ami pour accéder au pouvoir, il recevra toujours l’onction de plusieurs cadres et intellectuels pour poursuivre son combat d’arrière-garde à tout le moins suicidaire pour l’ensemble du peuple.

Et, aussi longtemps que le grand manitou les laissera voler impunément le peuple, il sera toujours l’homme de la situation, les nouveaux venus à la soupe étant prêts à jurer par tous les dieux qu’il est et demeure le seul homme politique capable de diriger le pays.

Toutefois, revers de la médaille pour lui, si et seulement si un jour, il venait à commettre l’erreur de vouloir les écarter du beurre. Il courra alors le risque d’être déposé dans un laps de temps relativement court.

COMMENT OBTENIR LE CHANGEMENT EN AFRIQUE ?

Au regard de ce qui précède, comment pouvons-nous nous y prendre pour obtenir un bon changement de mentalité propice à une élévation de nos consciences politiques ? Lorsque nous aurons trouvé la bonne réponse à cette question, nous serons complètement sauvés.

Reste à savoir quand, vu que les jeunes loups de la politique africaine ne pèsent pas encore plus que le poids d’une plume ! Plus gravissime, ils sont non seulement pressés de jouer les premiers rôles, mais ils ne savent même pas comment s’y prendre pour convaincre l’électorat !

Alors, à quand le bout du tunnel dans cette Afrique pleine d’incongruités, de fréquents retournements de vestes, de trahisons permanentes, d’impunité criarde des crimes économiques et de sang ?

Nul ne le sait. En revanche, personne n’ignore que chaque peuple a les dirigeants qu’il mérite ! Gageure ? Wait and see. Car, « plus rien ne aurait être comme avant ! »

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    Modeste Dossou

    Très bonnes remarques, très bonnes analyses et bien entendu, vous avez posé les questions qu’il faut. Mais je me demande ce qui arrivera à faire changer de mentalité à l’africain, à la nouvelle génération de politiciens, les « jeunes loups » comme vous le dites. On ne peut quand même pas attendre et à se nourrir d’espoir qu’un jour ils ouvriront les yeux; car pendant ce temps, l’autre, l’occidental qui ne veut pas que ce continent s’élève, histoire de continuer à en profiter afin de rester « monsieur la super puissance », fera tout pour enfoncer le continent.
    Merci pour votre commentaire qui était très bien pensé et très instructif.