Maintien de l’actuel Cos/lépi: la CDD-Bénin salue la victoire de la démocratie béninoise

Se pliant à l’injonction de la Cour constitutionnelle, les députés de la 7ème législature ont procédé hier, à la désignation de leurs représentants devant siéger dans le prochain Conseil d’Orientation et de Supervision de la Liste électorale permanente informatisée( Cos/lépi). A l’arrivée, les parlementaires ont reconduit l’actuel bureau dont le mandat a été écourté par la Cour de Djogbénou pour lui permettre d’accomplir pleinement et convenablement la mission entamée notamment l’apurement, la correction, la mise à jour et l’actualisation de la Liste électorale permanente.

La Coalition pour la défense de la démocratie au Bénin (CDD-Bénin) salue la reconduction de l’équipe actuelle. Elle voit à travers ce vote, un cinglant désaveu pour le Président de la Cour constitutionnelle, Joseph Djogbénou  et une victoire pour la démocratie béninoise.  Elle dénonce également l’hypocrysie et le jeu trouble du parlement qui n’avait pas exécuté à temps la décision de la Cour de Holo lui faisant injonction de désigner ses représentants au sein du Cos/lépi. Alors que les décisions de la Cour de Djogbénou sont excécutées avec une célérité inouïe. Par ailleurs, la CDD-Bénin met en garde la Cour contre toute remise en cause des acquis démocratiques et appelle les Béninois à la vigilance pour la sauvegarde de ces acquis.

 

COALITION POUR LA DEFENSE DE LA DEMOCRATIE AU BENIN (CDD-BENIN)

COMMUNIQUE DE PRESSE

La Coalition pour la Défense de la Démocratie au Bénin (CDD-Bénin) porte à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale que suite à la remise en cause de la décision DCC 18-118 du 22 mai 2018, l’Assemblée nationale a procédé, ce lundi 25 juin 2018, à la désignation des nouveaux membres du COS-LEPI.
Il ressort de la plénière consacrée à ce sujet que ce sont les membres du COS-LEPI jugés forclos par la Cour Djogbénou qui ont été entièrement reconduits. C’est un cinglant désaveu pour l’avocat personnel et ami intime du chef de l’Etat, une grande victoire pour le peuple béninois qui s’est très tôt mobilisé contre la décision incongrue de la Cour de la ruse et de la rage.

La CDD-Bénin salue le consensus trouvé pour maintenir en place l’équipe du COS-LEPI, afin de lui permettre d’accomplir pleinement et convenablement la mission entamée : apurement, correction, mise à jour et actualisation de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI) issue du Recensement électoral national approfondi (RENA).
La CDD-Bénin tient à faire observer la célérité avec laquelle les décisions de la Cour Djogbénou sont exécutées par l’Assemblée nationale, tout à l’opposé du mépris affiché contre la Cour Holo. S’agissant de la décision DCC 17-262 du 12 décembre 2017, l’Assemblée nationale avait fait du dilatoire pour ne pas respecter les injonctions de la Haute juridiction. Il a fallu la pression des forces politiques et sociales de l’opposition et de nombreux rappels à l’ordre de la Cour Holo pour que l’Assemblée nationale obtempère, plusieurs mois plus tard, en violation de la Constitution du 11 décembre 1990 et du Code électoral.

La décision DCC 18-124 qui met fin au mandat du COS-LEPI a été prise par la Cour constitutionnelle le 21 juin 2018 et déjà, le lundi 25 juin 2018, le Parlement s’est réuni. Pourquoi ne s’était-il donc pas empressé pour exécuter la décision DCC 17-262 du 12 décembre 2017 ?
A ce sujet, la CDD-Bénin dénonce l’hypocrisie et le jeu trouble de l’Assemblée nationale.

C’est le refus de respecter les décisions de la Cour constitutionnelle qui a conduit à la déclaration de Djeffa le 14 avril 2018. C’est aussi le refus de procéder à la désignation des membres du COS-LEPI depuis le mois de juillet 2017, et surtout, depuis la Décision DCC 17-262 du 12 décembre 2017 qui fait obligation à l’Assemblée nationale de procéder au plus tard le 21 décembre 2017, à la désignation de ses représentants au sein du COS-LEPI ; à la Cour constitutionnelle d’installer le COS-LEPI au plus tard le 29 décembre 2017, et au COS-LEPI de terminer sa mission le 30 juin 2018 qui a conduit, entre autres, à la création de la CDD-Bénin.
Pour des élections libres, transparentes, crédibles, sans violence ni intimidation, la CDD-Bénin invite le Gouvernement à mettre les moyens nécessaires à la disposition du COS-LEPI pour l’accomplissement diligent de sa mission patriotique et exige l’évaluation et l’audit indépendant de la liste électorale avant la tenue des prochaines élections.

La CDD-Bénin met en garde le président de la Cour constitutionnelle contre ses incursions provocatrices dans le processus électoral et le tiendra pour responsable des déconvenues qui en résulteraient.
La CDD-Bénin invite le peuple béninois à rester debout pour préserver les acquis de la Conférence nationale des forces vives de la Nation de Février 1990 qui ont pour socle : le consensus, la non-violence, la dignité, le multipartisme, la séparation des pouvoirs, l’alternance démocratique, la liberté d’opinion, d’association, de manifestation, de presse ; en un mot, l’État de droit.

Vive la démocratie !
Vive le Bénin !

Fait à Cotonou, le 25 juin 2018.

La Coalition pour la Défense de la Démocratie au Bénin (CDD-Bénin)

2 comments

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GBAGUIDI

Nous bavardons trop dans cette République. Les sages ne bavardent pas trop. Ils agissent et ce que les sages de la cour ont fait tout simplement. On voit le mal partout. Les autres ne réfléchissent dans cette République. Ayons nous confiance et le Bénin sera débout.

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    Charlemagne BIO

    Cher M. GBAGUIDI, cette déclaration est loin d’être un bavardage. Il est du devoir des aînés d’alerter toute tendance à la déstabilisation de l’ordre établi. C’est ce que la CDD a fait. Se taire face à ces risques serait indigne des aînés. Merci à la CDD d’assurer cette veille. Dans un contexte où la société civile et les syndicats sont réduits au silence et où l’assemblée nationale donne l’image d’être un appendice de l’exécutif, cette CDD quoiqu’on dise, me semble pour l’heure le seul rempart pour sauver la démocratie balbutiante de notre pays. Votre appel à la confiance est juste et patriotique mais reconnaissez qu’il est difficile de faire confiance à un système qui a déclaré avoir désormais pour méthode de gouvernance la ruse et la rage. Si vous observez bien, le système a subtilement accentuer la suspicion dans tous les actes même anodins de l’exécutif et une peur exacerbée inhibitrice de toute libre expression. Notre démocratie ne mérite pas çà. Nous devons par tous les moyens pacifiques et démocratiques amener toutes les institutions de notre pays à préserver la démocratie béninoise tant admirée à travers le monde.