Retrait du droit de grève : la CDD-Bénin appelle les Béninois à l’unité et à la résistance
Précédemment rétabli par la Cour du Professeur Théodore Holo, le droit de grève est désormais interdit aux agents de la santé, de la justice et de l’armée. Ainsi, en a décidé, ce jeudi 28 juin 2018, l’actuelle Cour présidée par l’ancien Garde des Sceaux, Joseph Djogbénou. Cette décision est désapprouvée aussi bien par les travailleurs que par les principales forces de l’opposition.
A la suite du Front pour le Sursaut Patriotique (FSP), la Coalition pour la Défense de la Démocratie au Bénin (CDD-Bénin) dénonce aussi la décision DCC 18-141 du 28 juin 2018 qui retire désormais le droit de grève aux agents de la justice, de la santé et de la sécurité publique. Cette décision remet, en effet, en cause celle de la Cour de Holo qui avait préconisé l’encadrement de ce droit fondamental aux termes de l’article 31 de la Constitution qui stipule: « L’Etat reconnait et garantit le droit de grève. Tout travailleur peut défendre, dans les conditions prévues par la loi, ses droits et ses intérêts soit individuellement, soit collectivement ou par l’action syndicale. Le droit de grève s’exerce dans les conditions définies par la loi».
Pour la Coalition, la loi portant l’exercice du droit de grève en République du Bénin a déjà encadré le droit de grève en définissant les secteurs essentiels nécessitant un service minimum ainsi que les conditions du recours à la réquisition par l’Administration pour concilier le droit de grève des travailleurs avec les droits des usagers des services publics. Dès lors, aucune décision ‘’liberticide’’ ne saurait restreindre ce droit constitutionnel. ‘’Il en résulte que le droit de grève est un droit fondamental. La Cour Djogbénou a alors violé la Constitution…», a-t-elle souligné.
A l’en croire, cette loi est censée être retournée au Parlement. «Quand on sait que la commission des lois de l’Assemblée nationale ne s’est jamais réunie pour réexaminer la loi… La Cour Djogbénou a travaillé sur quel texte pour sortir cette décision saugrenue?», s’est-elle interrogée. Selon la CDD-Bénin, l’heure n’est plus aux vains mots mais plutôt à l’unité et à la résistance du peuple béninois pour préparer les combats inévitables à venir. C’est pourquoi, elle invite tous les Béninois à la mobilisation générale et historique pour la restauration de l’Etat de droit et de la démocratie au Bénin.
DECLARATION DE LA COALITION POUR LA DEFENSE DE LA DEMOCRATIE AU BENIN (CDD-BENIN)
NON A LA DICTATURE AUTOCRATIQUE DE LA TROÏKA TALON-DJOGBENOU-HOUNGBEDJI !
Dans sa décision DCC 18-141 du 28 juin 2018, la Cour constitutionnelle de la ruse et de la rage a déclaré conforme à la Constitution, la loi sur le retrait du droit de grève à certains fonctionnaires de l’Etat. Il s’agit notamment des agents de la santé, de la justice et de la sécurité publique. Cette action politique vient remettre en cause des décisions prises par la mandature passée, déclarant non conformes à la Constitution les dispositions retirant le droit de grève au personnel de la santé et de la justice.
La Cour Holo devait trancher et choisir entre l’interdiction ou l’encadrement. Elle avait choisi l’encadrement. La loi est censée être retournée au Parlement. La Cour Djogbénou a travaillé sur quel texte pour sortir cette décision saugrenue ? Quand on sait que la commission des lois de l’Assemblée nationale ne s’est jamais réunie pour réexaminer la loi, on comprend vite que la Cour Djogbénou nage dans le faux.
C’est donc sans surprise que l’avocat personnel du chef de l’Etat a opté pour l’interdiction, faisant du droit, un instrument de ruse au service du clan minoritaire arrogant, prédateur et vorace au pouvoir. A l’allure de kamikaze, ce dangereux fondamentaliste démolit la démocratie et l’Etat de droit. Tête baisée, il fonce sur toutes les décisions prises par la mandature qui l’a précédé et qui n’arrangent pas son client, homme d’affaires-président de la République.
L’avènement de Me Joseph Djogbénou à la tête de la Cour constitutionnelle est un grave recul démocratique.
En moins d’un mois, c’est sa deuxième provocation politique. Les revirements jurisprudentiels et remises en cause de l’autorité de la chose jugée sont porteurs d’instabilité juridique.
Le droit de grève constitue un moyen ultime du travailleur dans l’exercice de ses droits syndicaux. Aux termes de l’article 31 de la Constitution : « L’Etat reconnait et garantit le droit de grève. Tout travailleur peut défendre, dans les conditions prévues par la loi, ses droits et ses intérêts soit individuellement, soit collectivement ou par l’action syndicale. Le droit de grève s’exerce dans les conditions définies par la loi ».
La loi portant l’exercice du droit de grève en République du Bénin a déjà encadré le droit de grève en définissant les secteurs essentiels nécessitant un service minimum ainsi que les conditions du recours à la réquisition par l’Administration pour concilier le droit de grève des travailleurs avec les droits des usagers des services publics. Dès lors, aucune décision liberticide ne saurait restreindre ce droit constitutionnel. Il en résulte que le droit de grève est un droit fondamental. La Cour Djogbénou a alors violé la Constitution et le vaillant peuple béninois est en droit de combattre ses velléités despotiques.
La volonté d’embrigadement des libertés démocratiques par le pouvoir népotiste et affairiste de Patrice Talon est donc manifeste.
Pour lutter contre la politique autocratique imposée aux Béninois depuis le 6 avril 2016 par la junte civile au pouvoir, la Coalition pour la Défense de la Démocratie au Bénin (CDD-Bénin) lance un appel pressant à la mobilisation historique pour un salut démocratique pour dire : Non à la dictature autocratique de la Troïka Talon-Djogbénou-Houngbédji !.
L’heure est à l’unité et à la résistance des Béninoises et Béninois pour préparer les combats inévitables à venir. Car la restriction de l’espace démocratique par le vote, les yeux fermés, de lois liberticides et scélérates doit être combattue.
La CDD-Bénin appelle tous les travailleurs et démocrates, et leurs organisations, à se rassembler au-delà de la diversité de leurs engagements pour défendre les conquêtes démocratiques.
En avant pour une mobilisation agissante de toutes les forces démocratiques !
En avant pour un véritable Etat de droit républicain !
Tous unis et mobilisés, nous vaincrons !
Fait à Cotonou, le 29 juin 2018
La COALITION POUR LA DEFENSE DE LA DEMOCRATIE AU BENIN (CDD-BENIN)
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