Bénin: l’étau se resserre contre les promoteurs de centres de santé illégaux

Plus de sommeil pour les responsables des centres de santé exerçant dans l’illégalité cette activité sensible. Après les périodes de recensement, de sensibilisation et de mise en garde, vient enfin la période de répression.

Plus de 90 promoteurs desdits centres de  santé exerçant dans la ville capital économique du Bénin seront présentés au juge cette semaine pour être écoutés sur l’exercice illégal de cette profession dont la sensibilité n’est plus à démontrer. L’étau se resserre donc autour de ces promoteurs qui risquent de subir les rigueurs de la loi. Selon quelques recoupements, certains  responsables  du ministère de la santé pourraient également répondre devant le juge de leur laxisme face à ce phénomène qui relève d’une question de santé publique.

Il faut préciser que selon l’ex ministre Alassane Séidou, l’installation tous azimuts des centres de santé privés sans autorisation relève du non respect de la loi n°97-020 du 17 Juin 1997, fixant les conditions d’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales en République du Bénin. Pour rappel, l’article 2 de la n°97-020 du 17 juin dispose : « nul ne peut exercer les professions médicinales et paramédicinales en République du Bénin s’il n’est : titulaire soit d’un diplôme d’Etat, soit d’un diplôme étranger reconnu équivalent par le ministère chargé de l’éducation nationale ; de nationalité béninoise ou ressortissant d’un Etat ayant passé avec le Bénin des accords de réciprocité ; inscrit au Tableau des Ordres nationaux respectifs lorsqu’ils existent ».

Ces centres de santé s’installent donc surtout dans les zones reculées dans des conditions contradictoires à ce que prévoit la loi en la matière. Cependant, le ministre pense que l’ampleur du phénomène ces derniers temps serait la conséquence des grèves dans le secteur de la santé au niveau des établissements publics de santé. Selon les statistiques avancées par l’ex ministre Alassane Seidou, sur deux mille six cent quatorze (2.614) centres de santé privés recensés sur tout le territoire béninois, seul sept cent quatre vingt sept (787) soit 30% sont autorités à s’installer, ce qui signifie que 70% de ces derniers sont illégaux.

Une situation qui, selon Alassane Séidou, engendre d’énormes ennuis sanitaires aux populations qui malheureusement n’arrivent pas souvent à faire le bon choix pour se faire soigner. Il a par ailleurs annoncé que très bientôt, une guerre sera lancée contre les centres de santés concernés pour assainir le secteur. Une menace qui semble désormais être mise en oeuvre; du moins dans la ville de Cotonou.