Egypte : une femme libanaise emprisonnée après s’être plainte de harcèlement
Un tribunal égyptien a condamné une femme libanaise à huit ans de prison pour avoir insulté les Égyptiens dans une vidéo qu’elle a mise en ligne, et a fixé au 29 juillet la date de son appel, ont rapporté les médias officiels.
Mona al-Mazbouh a été condamnée à onze ans, mais la peine a été réduite à huit ans, a rapporté l’agence de presse Al-Ahram. On ne sait pas pourquoi la peine a été réduite. Elle a également été condamnée à une amende de 10 700 livres égyptiennes (environ 598 dollars). La femme de 24 ans a été accusée de « diffuser délibérément de fausses rumeurs qui visent à saper la société et à attaquer les religions ».
La phrase vient après qu’elle a posté une vidéo de 10 minutes dans laquelle elle a proféré des insultes pour décrire ses vacances au Caire où elle dit qu’elle a été harcelée sexuellement. Elle appelle les Égyptiens les «gens les plus sales» et l’Egypte «le pays des proxénètes … des mendiants». Les allégations ont suscité une forte réaction en ligne, certains Egyptiens appelant à l’arrestation de Mme Mazbouh et portant plainte contre elle. Mme Mazbouh a posté plus tard une vidéo d’excuses, en disant « Je ne voulais certainement pas offenser tous les Egyptiens. » Elle a été arrêtée en mai avant de quitter le Caire.
Dans un premier temps, elle a été condamnée à 11 ans de prison, mais cela a été modifié dans les heures à huit ans, a déclaré une source judiciaire. Une cour d’appel va maintenant entendre l’affaire le 29 juillet, selon l’avocat de Mme Mazbouh, Emad Kamal. « Bien sûr, si Dieu le veut, le verdict va changer … Avec tout le respect que je dois au pouvoir judiciaire, c’est une décision sévère, c’est dans le contexte de la loi, mais la cour appliquait la peine maximale », a déclaré l’avocat.
Kamal a déclaré qu’une opération chirurgicale que Mme Mazbouh a subie en 2006 pour enlever un caillot de cerveau a altéré sa capacité à contrôler la colère, une condition sanitaire documentée dans un rapport médical qu’il a soumis à la cour. Elle souffre aussi de dépression, a-t-il dit. En juin, le parlement égyptien a approuvé un projet de loi sur les médias sociaux, les blogs et les sites Web de plus de 5 000 abonnés sous la supervision du plus haut organe de régulation des médias du pays, qui peut notamment bloquer les médias incitant à la violence ou violant la loi. Une dernière lecture du projet de loi n’a pas encore eu lieu avant sa ratification par le président.
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