Burundi – Droits de l’homme: Le gouvernement rejette les accusations de l’ONU dans son rapport
Le gouvernement burundais a rejeté «en bloc et catégoriquement» le nouveau rapport sur la situation des droits de l’homme au Burundi, publié ce mercredi 06 septembre par la Commission d’enquête de l’ONU faisant échos à une déclaration donnée jeudi aux médias, par le ministre des Droits de l’homme, Martin Nivyabandi.
«Nous rejetons en bloc et catégoriquement ce rapport fallacieux et mensonger qui présente un tableau alarmant sur la situation des droits de l’homme au Burundi. Il est politiquement motivé comme les précédents rapports, c’est pourquoi le gouvernement le rejette», a-t-il déclaré sur la radio indépendante, Isanganiro. Même si tout n’est pas rose, «cette commission cache la vérité», a ajouté le ministre burundais des Droits de l’homme. Bujumbura compte approcher le nouveau Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme pour améliorer davantage la situation. «Le Burundi va approcher Michelle Bachelet, nouveau Haut-commissaire de l’Onu aux droits de l’homme pour voir ensemble la meilleure façon de promouvoir les droits de l’homme au Burundi», a ajouté Martin Nivyabandi.
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Dans leur rapport, publié mercredi, le Haut-commissaire de l’Onu pour les droits de l’homme et la commission d’enquête des Nations-Unies sur le Burundi ont dénoncé la persistance de graves violations, dont certaines sont qualifiées de crimes contre l’humanité, « notamment des exécutions sommaires, des disparitions forcées, des arrestations et des détentions arbitraires, des tortures et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants». Ces violations sont notamment imputées par la commission aux membres de la Ligue des jeunes du parti au pouvoir (Imbonerakure), aux agents du Service national de renseignement (SNR) et à la police.
S’agissant des victimes, le rapport indique qu’il s’agit d’«opposants au Gouvernement et/ou au parti au pouvoir ou des personnes perçues comme tels». Evoquant «la persistance des violations graves des droits de l’homme et l’absence de mesures prises contre leurs auteurs», la commission recommande au Conseil des droits de l’homme de l’ONU de prolonger son mandat pour une année. La commission d’enquête de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme au Burundi a été créée en septembre 2016 dans la perspective de mener des investigations spécifiques au Burundi. Son mandat a été renouvelé fin 2017 pour une année.
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Bujumbura a toujours refusé de collaborer avec les enquêteurs de cette commission. En octobre 2017, le gouvernement burundais s’est désengagé de la Cour pénale internationale (CPI). Bujumbura a, également, suspendu sa coopération avec le bureau local du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, l’accusant de «complicité» dans l’élaboration de rapports accablants sur le Burundi. Depuis plus de trois ans, le Burundi est secoué par une grave crise politique et sécuritaire émaillée de violences, provoquée par la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. Ces violences ont déjà fait plus de 1000 morts et ont poussé près de 400.000 personnes à l’exil, selon le dernier rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) publié le 31 août 2018.
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