Justice internationale : la RDC menace de se retirer de la CPI
A moins de 48 heures du verdict de la Cour pénale internationale (CPI) contre l’opposant congolais Jean-Pierre Bemba, lundi 17 septembre, la République démocratique du Congo a menacé de se retirer de cette Cour, a-t-on appris dimanche de source officielle.
La CPI, « La RDC… n’exclut point, en désespoir de cause, de s’en retirer »
« … la RDC qui, en son temps, avait contribué significativement à l’élaboration du statut de Rome portant création de CPI et, ensuite, à la mise en œuvre de celle-ci, n’exclut point, en désespoir de cause, de s’en retirer », a écrit le ministère des Affaires étrangères et de l’intégration régionale dans un communiqué publié samedi. Kinshasa indique que certains gouvernements « exerceraient » des pressions sur les juges de la CPI, en rapport avec la situation en RDC. Ces pressions sont « susceptibles d’avoir une incidence sur le processus électoral, en cours, dans ce pays », affirme Kinshasa, qui semble pratiquement redouter un acquittement de Jean-Pierre Bemba, lundi.
Bemba la menace
Ex-chef de guerre avant de devenir vice-président de la RDC, Bemba a été écarté de la course à la présidentielle par la Commission électorale, ainsi que par la cour constitutionnelle, suite à sa condamnation pour subornation de témoins devant la CPI. En juin dernier, le riche homme d’affaires avait été acquitté des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commise par sa milice en Centrafrique (2002-2003). S’il est acquitté dans l’affaire portant sur la subornation des témoins, Bemba sera automatiquement rétabli dans la course à la présidentielle. La liste définitive des candidatures pour les prochaines élections du 23 décembre est attendue, en effet, mercredi 19 septembre, selon le calendrier électoral.
Bemba est un adversaire de taille face à la coalition au pouvoir. Lors de la première présidentielle démocratique dans le pays en 2006, Bemba avait perdu face à Joseph Kabila au deuxième tour. La CPI, créée en 2002 pour réprimer en dernier ressort les crimes contre l’humanité, est menacée par certains pays occidentaux. Le 10 septembre dernier, les États-Unis ont menacé de sanctions les juges et procureurs de cette Cour s’ils s’en prenaient à des Américains, à Israël ou à d’autres alliés de Washington. Le régime de Donald Trump a qualifié cette Cour, basée à la Haye, d’ »inefficace, irresponsable et dangereuse ».
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