Cameroun – Crise anglophone: « L’armée a attaqué un camp d’entraînement des séparatistes à Bali »

Trente rebelles séparatistes et un militaire ont trouvé la mort dans des heurts survenus dans la nuit de mercredi à jeudi dans les deux régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, ont annoncé jeudi des sources sécuritaires locales.

Une trentaine de séparatistes ont été tués dans un accrochage avec les forces camerounaises mercredi soir à Bali, localité proche de la ville de Bamenda (capitale du Nord-ouest) a appris Anadolu jeudi du commandant de la région militaire interarmées, le Général Aga Robinson. « L’armée a attaqué un camp d’entraînement des séparatistes à Bali », a précisé Aga, ajoutant qu’une « trentaine de terroristes ont été neutralisés. Des armes, en majorité des fusils de chasse, ont été récupérées ». Dans un autre affrontement qui a opposé la même nuit des séparatistes aux forces camerounaises dans la région du Sud-ouest, un militaire a été tué et onze autres blessés selon le gouverneur de la région, Bernard Okalia Bilai. « Un convoi de l’armée est tombé dans une embuscade tendue par des sécessionnistes dans le village Lewoh dans le département du Lebialem, région du Sud-Ouest. Un militaire a été tué et onze autres ont été blessés », a précisé la même source, ajoutant que les militaires blessés ont été transportés par avion vers l’hôpital militaire de Douala.

Déclenchée dès octobre 2016 dans les régions du Nord-est et du Sud-est camerounais, la crise dite anglophone est née des revendications des populations locales pour un accès équitable aux richesses et le développement de leurs régions. Fin 2017, cette crise s’est transformée en conflit armé entre séparatistes et armée. « Plus de 175 éléments des forces de défense et de sécurité ont été tués à ce jour par les sécessionnistes anglophones », selon le porte-parole de l’armée, le Colonel Didier Badjeck. S’agissant des rebelles neutralisés, il a déclaré qu’il était difficile de dresser un bilan exhaustif dans la mesure où les séparatistes emportent généralement les corps des leurs. La crise a, en outre, poussé plus de 437 000 personnes à fuir leur domicile dans ces deux régions, selon des chiffres publiés début octobre 2018 par l’ONU.