Mamoudou Gassama, Dougoutigui Lobè ; quand les Réseaux sociaux fabriquent des stars
« Les réseaux sociaux ont autant de pouvoir de bâtir des réputations que pour les détruire », avait enseigné l’ingénieur Brice Kokou en août 2018 aux lycéens béninois lors d’un atelier sur l’hygiène numérique. Si grâce à l’effet « Réseaux sociaux », Mamoudou Gassama, par son acte de bravoure en mai 2018 en France, s’est révélé au monde entier, il n’a fallu que d’une petite blague à Dougoutigui Lobè pour devenir une star.
Tout est partie d’une vidéo anodine postée sur le réseau social Facebook début novembre. En moins d’une semaine, le jeune ivoirien surnommé le Robot Dougoutigui Lobè est devenu, malgré lui, la star des réseaux sociaux. Avec sa phrase : « C’est Dieu qui bénit jour et nuit… On ne dit paaaaas ! », le Robot Dougoutigui, de son vrai nom Martial Kouehi, a su semer, d’une façon très singulière, la joie, la bonne humeur et la positivité dans le cœur des internautes qui l’ont aussitôt adopté. C’est le début d’une aventure de « star » dans la vie du jeune, qui jusque-là, exerçait le métier de fermier.
Selon une étude récente sur le marketing digital, « employeurs et chasseurs de têtes utilisent de plus en plus les réseaux sociaux pour dénicher des talents, booster la visibilité d’un produit, ou positionner un produit sur les segments de marché qui visent les internautes ». C’est donc à juste titre que les réseaux sociaux sont de plus en plus considérés comme des outils de promotion pour des entreprises commerciales et des fournisseurs de service. Dans ce contexte, les personnes qui font le buzz sur les réseaux sociaux sont très vite récupéré par les férus du marketing digital.
Après le buzz sur les réseaux sociaux, Dougoutigui Lobè, tout comme Mamoudou Gassama, n’a pas chômé. Invité ici et là par les promoteurs d’entreprises, de marques ou d’évènements, le jeune ivoirien, devenu la coqueluche des réseaux sociaux, a fait en quelques jours le tour de plusieurs grandes entreprises ivoiriennes et participer à plusieurs évènements grands publics. Reçu par plusieurs stars de la musique ivoirienne, Dougoutigui Lobè a aussi fait le tour de quelques plateaux télé avant d’être reçu en audience le 21 novembre 2018 par le ministre ivoirien de la Promotion de la jeunesse et de l’Emploi, Mamadou Touré.
Dans l’arène des affaires…
« Il faut battre le fer quand il est chaud ! » dit-on. Les conseils de Dougoutigui Lobè l’ont très bien compris ! Pour profiter de son buzz sur les réseaux sociaux, le jeune ivoirien a été incité à lancer les lignes de vêtement : « On ne dit paaaaas ! » et « C’est Dieu qui bénit jour et nuit ». Mais avant, celui qui n’avait pas un compte Facebook était obligé d’en créer pour capitaliser son buzz. Aujourd’hui gestionnaire d’une page Facebook qui a obtenu plus de 80 mille abonnement en moins d’une semaine, Dougoutigui Lobè n’a plus besoin de s’offrir un services marketing pour faire la publicité de ses tee-shirts.
Mais il ne va s’arrêter en si bon chemin ! Après ses conseils au jeune fermier devenu star pour une meilleure gestion de son succès sur les réseaux sociaux, le ministre ivoirien de la Promotion de la jeunesse et de l’Emploi, Mamadou Touré, s’est engagé à l’aider pour la réalisation de ses projets. A ce titre, le Robot Dougoutigui Lobè bénéficiera d’un renforcement de capacité en gestion de projets.
Un environnement favorable à l’effet « Réseaux sociaux » …
« Je suis devenu star grâce aux réseaux sociaux », a déclaré le Robot Dougoutigui sur la chaine de télévison publique ivoirienne RTI. S’aurait été au Bénin, la vidéo du Robot Dougoutigui Lobè n’aurait récolté qu’injures et moqueries de toutes sortes. En effet, au Bénin, les réseaux sociaux ont la réputation de nuire que de construire. Terrain de bataille des chapelles politiques, les réseaux sociaux au Bénin sont considérés, à tort ou à raison, comme des espaces où se jouent tous les coups bas politiques.
Pour le jeune ministre béninois de l’Economie et des finances, Romuald Wadagni, les réseaux sociaux sont des « espaces ludiques ». Cette perception des réseaux sociaux dans le pays a eu le mérite d’atténuer l’effet « Réseaux sociaux » qui pourtant est un excellent facteur de promotion et de positionnement commercial. Et pour preuve, le buzz de l’artiste Attinkpon avec son morceau « I love you » n’a été que de très courte durée et sans grand succès.
Contrairement au jeune ivoirien, le buzz de l’artiste béninois sur les réseaux sociaux n’a retenu l’attention d’aucune grandes entreprises béninoises encore moins de grande marque. Mais ce n’est pas surprenant dans un pays où l’écosystème web est considéré comme une menace aux acteurs politiques et non comme un atout pour les entreprises.
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