Niger: Manifestations des demandeurs d’exil, les autorités donnent de la voix

Les autorités nigériennes ont mis en garde des demandeurs d’asile soudanais du camp onusien d’Agadez, qui manifestent régulièrement pour exiger l’accélération de leur dossier de demande de statut de réfugiés, a rapporté vendredi 08 mars, la radio d’Etat. Selon l’AFP, ils ont encore manifesté en début de semaine sur le camp en insultant copieusement le personnel local.

Quelque 1.400 Soudanais ayant fui depuis 2017 l’insécurité et l’esclavage en Libye ont été installés dans un camp de l’ONU dressé sur 5 hectares à 10 km d’Agadez, la plus grande ville du nord désertique du Niger, proche de la Libye. Avant leur installation dans ce camp, ces Soudanais vivaient mêlés à la population et étaient accusés de « vols et de viols », par les autorités et les habitants d’Agadez.

Ces dernières heures, ces demandeurs d’exil ont manifesté tout en jetant des pierres sur une équipe du Haut Commissariat pour les Réfugiés, a raconté un journaliste d’une radio privée d’Agadez. « Nous avons eu des informations que des troubles se préparent (encore) » et « donc nous leur avons dit que l’Etat du Niger n’acceptera pas l’installation de l’instabilité dans le camp », a déclaré à la radio d’Etat Sadou Soloké, le gouverneur d’Agadez qui s’est rendu dans le camp. « Le Niger n’acceptera d’aucune manière qu’on lui mette la pression », a prévenu M. Saloké, qui assure que son administration « étudie les cas » des demandes d’asile.

« Si vous ne respectez rien, ça sera très difficile de vous aider et la communauté locale sera très en colère », avait prévenu Filippo Grandi, le haut commissaire de l’ONU aux réfugiés, qui a rencontré ces demandeurs d’asile. Mi-décembre 2018, des réfugiés soudanais évacués de Libye avaient manifesté pendant plusieurs jours devant le HCR à Niamey pour exiger une accélération de leur installation dans des pays d’accueil, notamment en Europe.

Des centaines de réfugiés, en particulier Ethiopiens et Erythréens vivant à Niamey, ont pu être réinstallés en France, en Suisse, aux Pays-Bas, en Suède et en Finlande et d’autres attendent encore un pays d’accueil. Le président nigérien Mahamadou Issoufou avait promis que le Niger continuerait à accueillir des demandeurs d’asile mais avait souhaité qu’ils ne restent pas longtemps dans son pays.