RDC: nouvelle attaque d’un centre de traitement d’Ebola, les Maï Maï réapparaissent

Des miliciens Maï Maï ont attaqué samedi 09 mars un centre de traitement du virus Ebola, au cœur d’une épidémie de la maladie dans l’est du Congo, tuant un policier et blessant des agents de santé avant d’être repoussé par l’armée.

Le centre de Butembo était le même que celui incendié par des assaillants inconnus la semaine dernière. Cet attentat a poussé l’agence d’aide médicale Médecins Sans Frontières, à suspendre ses activités dans la région. Les travailleurs humanitaires ont été confrontés à une profonde méfiance dans certaines régions alors qu’ils s’efforçaient de contenir l’épidémie de fièvre hémorragique mortelle, la pire de l’histoire de la République démocratique du Congo qui a déjà fait près de 600 morts à ce jour.

[su_heading size= »17″]A lire aussi : RDC – Lutte contre Ebola: après une deuxième attaque de ses centres, MSF suspend ses activités[/su_heading]

Les efforts pour contenir le virus ont été entravés par une pléthore de groupes armés opérant dans l’est du Congo. Le président de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est rendu samedi au centre de Butembo, selon une déclaration de l’organisation.

 «Cela me brise le cœur de penser aux travailleurs de la santé blessés et au policier décédé lors de l’attaque d’aujourd’hui, alors que nous continuons à pleurer ceux qui sont morts lors d’attaques précédentes, tout en défendant le droit à la santé», aurait déclaré Tedros. « Mais nous n’avons d’autre choix que de continuer à servir les habitants d’ici, qui comptent parmi les plus vulnérables du monde« , a-t-il ajouté.

Le major de Butembo, Sylvain Kanyamanda Mbusa, a déclaré que les militants Maï Maï avaient été repoussés avec succès. « En raison de précédentes attaques, un système de sécurité était déjà en place et les attaquants ont été rapidement confrontés aux policiers surveillant le centre », a-t-il déclaré à l’agence Reuters. L’installation a repris ses activités il y a seulement une semaine et a été gérée par le ministère de la Santé en collaboration avec l’OMS et l’agence des Nations Unies pour l’enfance, l’UNICEF.

Les miliciens Mai Mai

Les Mai Mai tirent leur nom du mot «eau» en dialecte swahili local, car certains de leurs combattants croient que la magie peut transformer des balles en eau. Ils comprennent plusieurs bandes armées formées à l’origine pour résister à deux invasions des forces rwandaises à la fin des années 1990. Depuis, ils se sont transformés en une variété de milices ethniques, de réseaux de contrebande et de rackets. Un des miliciens a été blessé lors de l’attaque de samedi et est en garde à vue, a déclaré Kanyamanda Mbusa. Jeudi, MSF a accusé le gouvernement congolais de ne pas maîtriser l’épidémie, en raison d’une réponse trop militarisée qui aliénait les patients et leurs familles.