Bénin – Révision des lois électorales: Patrice Talon ouvre le parapluie
Le président de la République est resté inflexible quant à la possibilité de prendre une ordonnance afin de dénouer la crise électorale actuelle. La raison qu’il évoque depuis lors est le respect scrupuleux de la constitution et empêcher la possibilité à ses successeurs, au cas où lui-même n’en abuserait pas, d’embobiner le peuple.
Patrice Talon ne veut fléchir devant quoi que ce soit. Il reste collé à sa vision constitutionnelle. Rien ne lui prouve qu’après lui, celui qui prendra le pouvoir sera de bonne foi. Il se refuse d’ouvrir la boîte de pandore pour laisser la porte ouverte à tous les calculs politiciens à la veille de chaque élections. Tel qu’il l’a martelé lors de son entretien télévisé du jeudi 11 avril dernier, le chef de l’Exécutif l’a réaffirmé devant les rois deux semaines plus tard c’est à dire ce 25 avril. Réviser une loi électorale par une ordonnance serait circonstanciellement utile mais les conséquences ultérieures sont inimaginables, croit-il fermement.
C’est pour éviter un usage instrumental de l’article 68 de la constitution plus tard, que le locataire de la Marina prend ses précautions. Peut-être craint il que son nom soit cité comme géniteur des révisions de lois électorales à la veille des élections. Très méfiant et peut-être prévoyant, l’homme du 20 mars 2016 met des parapets pour ne pas être cité comme complice des révisions tyranniques des lois électorales.
Il faut rappeler qu’après l’échec de la recherche du consensus au parlement, la seule porte de sortie envisageable, selon les théoriciens du droit, reste la prise d’ordonnance par le président de la République. Dès le début, Patrice Talon est resté indifférent à cette option et garde toujours cette ligne comme la prunelle des yeux.
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